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50 rôles coiffés d’un Iris Hommage

RÉMY GIRARD DANIEL CÔTÉ dcote@lequotidien.com

Il est loin, le jour où Rémy Girard est entré au cinéma Bellevue de Jonquière pour voir son premier James Bond. C’était en 1965 et, même s’il faisait partie d’une troupe de théâtre amateur, l’adolescent ne se voyait pas devenir comédien, encore moins un pilier du septième art. C’est pourtant le statut que lui conférera Québec Cinéma le 10 décembre, à l’occasion de son gala diffusé sur les ondes de Noovo.

«Je l’ai su il y a un mois et j’étais très content. C’est un bel honneur», a-t-il commenté cette semaine, à la faveur d’une entrevue téléphonique accordée au Quotidien. Lui qui a tourné sept fois pour le réalisateur Denys Arcand, dont la feuille de route comprend une cinquantaine de longs métrages, avait manifestement les états de service nécessaires pour justifier la remise d’un Iris Hommage.

Avant de s’engager dans cette voie, cependant, d’autres avenues ont été explorées, dont certaines qui étonnent. C’est pour étudier en droit, par exemple, que le Jonquiérois s’était pointé à l’Université Laval. Il avait amorcé sa troisième année tout en faisant partie de la troupe Les Treize, lorsque l’appel des planches a résonné plus fort que n’importe quel effet de toge.

«J’ai cessé d’aller à mes cours et je me suis inscrit au Conservatoire de théâtre de Québec. Je voulais devenir un acteur professionnel. C’était un besoin fondamental», confie Rémy Girard, dont l’un des premiers faits d’armes fut de participer à la fondation du Théâtre Parminou, dans les années 1970. Là et ailleurs, plein de rôles ont suivi, jusqu’au moment où sa route a croisé celle de Denys Arcand.

Le réalisateur l’avait justement vu au théâtre, dans une pièce d’une vingtaine de minutes présentée à Québec par le Trident. Puisque c’est lui qui avait écrit le texte, il était bien placé pour apprécier — ou non — le travail de l’interprète.

«Il avait aimé la façon dont j’avais joué et ç’a été le début d’une belle collaboration. Denys trouve que je présente ses textes de la façon dont ils doivent être dits. En plus, nous avons le même sens de l’humour et des visions du monde qui se ressemblent», décrit le prochain lauréat de Québec Cinéma, pour qui les portes du septième art se sont ouvertes grâce au Déclin de l’empire américain.

«Avant, je ne rêvais pas à ça, ce qui s’ajoute au fait qu’à l’époque, on créait une douzaine de longs métrages par année, comparativement à une trentaine aujourd’hui. Même sur le plateau du Déclin, on ne se doutait pas que ce film aurait la carrière qu’il a eue», fait observer Rémy Girard qui, depuis, a vu des projets cinématographiques monopoliser la plupart des pages de son agenda.

C’est ainsi que d’autres oeuvres ont frappé l’imagination du public. Luimême mentionne spontanément Les invasions barbares et Les Boys, en plus des joyaux que constituent

Il pleuvait des oiseaux (aux côtés de ses camarades Andrée Lachapelle et Gilbert Sicotte), de même que

Tu te souviendras de moi, où il avait pour partenaires Karelle Tremblay et France Castel.

«Le personnage que je jouais dans

Tu te souviendras de moi est une personne que tout le monde connaît, vu que la maladie d’Alzheimer est tellement répandue. Et justement, je suis revenu d’Allemagne hier [lundi]. Là-bas, le film sera projeté dans 60 villes», rapporte le comédien, tout en rappelant que la pandémie avait décalé de plus de deux ans sa diffusion au Québec.

Maintenant âgé de 73 ans, il a de nouveaux projets qui mijotent à feu doux, toujours en lien avec le septième art. «Il n’y a pas d’âge pour prendre sa retraite et ce que j’aime du cinéma, par rapport au théâtre et à la télévision, c’est que les films restent à jamais. Ceux de Denys Arcand, par exemple, vont toujours exister», estime son plus fidèle interprète.

ARTS ET SPECTACLES

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2023-12-02T08:00:00.0000000Z

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