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L’IMPROBABLE RENAISSANCE DES BRONCOS

MATTHEW VACHON matthew.vachon@lenouvelliste.qc.ca

Le 24 septembre dernier, les Broncos de Denver ont encaissé l’une des pires dégelées de l’histoire de la NFL en s’inclinant au compte de 70 à 20 face aux Dolphins de Miami. À un certain point, ils présentaient un pitoyable dossier d’une victoire et cinq défaites, ce qui laissait présager qu’ils seraient au plus fort de la lutte pour le premier choix. Cinq matchs plus tard, le discours ne pourrait pas être plus différent.

Pourquoi est-il si différent? Parce que les représentants du Colorado viennent de se payer cinq victoires en autant de sorties pour passer à un dossier positif de six gains et cinq revers. Non seulement cela est-il un fantastique revirement de situation au coeur d’une saison qui s’annonçait catastrophique, mais voilà qu’il faut parler des éliminatoires comme d’une possibilité pour les Broncos.

La lutte s’annonce très serrée dans l’Association Américaine alors que six équipes se retrouvent avec six ou sept triomphes à leur dossier depuis le début des hostilités. Les Broncos seront en lutte avec les Steelers de Pittsburgh (7-4), les Browns de Cleveland (7-4), les Colts d’Indianapolis (6-5), les Texans de Houston (6-5) et les Bills de Buffalo (6-6) pour trois places disponibles.

Peut-être qu’ils ne seront pas de la ruée vers le Super Bowl, mais le simple fait d’être dans la course fait en sorte que cette saison n’est pas un échec.

UNE DÉFENSIVE QUI S’EST RESSAISIE

Dans cette actuelle série de cinq victoires, Denver a réussi à battre quatre clubs qui ont au moins six victoires, soit les Browns (29 à 12), les Bills (24 à 22), les Chiefs de Kansas City (24 à 9) et les Vikings du Minnesota (21 à 20). Chaque gain a son contexte qui lui est propre, mais ça démontre également que les Broncos sont en mesure de bien rivaliser avec les bonnes équipes de la NFL, ce qui n’était pas le cas en début d’année.

Qu’est-ce qui explique ce changement en cours de route? La réponse semble se trouver du côté défensif à première vue.

Au cours des six premiers matchs de la saison, Denver a accordé en moyenne 446 verges et 33,3 points aux attaques adverses. Certes, il y avait des blessés sur l’unité défensive, notamment l’excellent maraudeur Jeffrey Simmons qui a manqué deux matchs, mais ça allait au-delà des absences. Il y avait un manque de combativité et les opposants savaient qu’ils pouvaient profiter des largesses de cette unité démoralisée.

Le coordonnateur défensif Vance Joseph a pris le blâme et il a corrigé le tir de brillante façon. Depuis que le club du Colorado gagne, la défensive n’accorde qu’en moyenne 326 verges et 12,8 points aux adversaires. L’ajustement est tout simplement spectaculaire. Le secondeur Alex Singleton (110 plaqués), le demi de coin étoile Patrick Surtain II qui s’est replacé un début de saison atroce et Simmons (trois interceptions) y sont pour beaucoup, assurément.

L’unité défensive des Broncos a d’ailleurs provoqué 22 revirements, un sommet dans la NFL avant les matchs de la 13e semaine. C’est immense et ça aide énormément une attaque que l’on peut qualifier d’assez moyenne.

WILSON MIEUX ENCADRÉ

Réputé comme un étant un génie offensif, l’entraîneur-chef Sean Payton a été amené chez les Broncos à gros prix lors de la saison morte. Sa mission était claire: il devait trouver un moyen de relancer le quart-arrière Russell Wilson. Également acquis en retour d’une petite fortune, Wilson a connu une première saison catastrophique avec les Broncos. Ayant investi 245 millions $ sur Wilson, les Broncos ne pouvaient pas se permettre de laisser la situation s’empirer.

Les premiers temps de l’union Payton-Wilson n’ont assurément pas été de tout repos. Payton s’est permis de lui dire d’arrêter d’embrasser les bébés et qu’il n’était pas en campagne pour gagner une élection. Le message était clair. Il devait se concentrer sur le fait de jouer au football et non sur sa propre image de marque.

Ils ont ensuite dû collaborer afin de s’assurer de bien exécuter le nouveau cahier de jeu que Peyton amenait avec lui pour le relancer. Au début de l’année, Wilson affichait des statistiques offensives intéressantes. Comme la défensive était poreuse au possible, il n’avait pas le choix de faire voyager le ballon plus souvent dans les airs.

Ironiquement, depuis que l’équipe s’est mise à gagner, Wilson est beaucoup moins productif offensivement. Pour preuve, il n’a dépassé qu’à une reprise le plateau des 200 verges aériennes durant cette séquence de succès. Il n’a pas décoché la moindre interception au cours de cette période.

Le fait qu’il soit également épaulé par un comité de porteurs de ballon, mené par Javonte Williams et Samaje Perine, qui est plus efficace lui enlève également bien de la pression. À ce point dans sa carrière, Wilson n’est plus membre de l’élite. Cependant, en étant encadré par Peyton, il a les capacités pour bien diriger l’attaque.

La recette des Broncos, qui comprend un bon jeu au sol, un quartarrière qui limite les erreurs et une défensive hermétique, n’est pas ce qu’on considère comme étant délectable côté spectacle. Elle a cependant fait ses preuves et elle a sauvé la saison 2023 de Denver.

MAG SPORTS

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2023-12-02T08:00:00.0000000Z

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