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La revitalisation de l’avenue de Buckingham ravivée

BENOIT SABOURIN bsabourin@ledroit.com

Un autre commerce d’importance ferme ses portes à Gatineau.

C’est au tour d’une véritable institution du secteur de Buckingham de mettre la clé sous la porte, alors que le Café Cosy, qui a pignon sur l’avenue de Buckingham depuis le début des années 1960, a annoncé la fin de ses opérations, au courant du week-end dernier.

«Le Cosy a tourné la page ...Nous sommes [désolés] de vous annoncer que nous avons fermé définitivement... Une dure décision qui vient des temps [difficiles] que nous vivons tous... Un gros merci à tous nos clients…», a écrit l’entreprise sur sa page Facebook, samedi dernier.

La nouvelle a provoqué une vague de déception sur le réseau social. De nombreux messages de remerciements ont été dirigés à l’endroit de la direction du restaurant. Plusieurs internautes ont partagé des moments de nostalgie liés à l’endroit.

Le commerce, réputé pour sa populaire sauce barbecue et sa poutine, a ouvert ses portes au début de la décennie 1960. L’homme d’affaires aujourd’hui décédé, Raymond Tremblay, a été propriétaire du restaurant pendant plus de trente ans, alors qu’il portait à l’époque le nom de Cosy Team Room. Depuis les dernières années, le commerce était connu comme étant le Café Cosy Janie.

Au moment d’écrire ces lignes, la demande d’entrevue du Droit logée auprès de l’entreprise était demeurée sans retour.

UNE FERMETURE «CRÈVE-COEUR»

Il s’agit d’un autre fleuron de la restauration qui disparaît à Gatineau depuis le mois d’octobre, après le Pub British, dans le secteur Aylmer, et Les Brasseurs du Temps, dans le secteur Hull. L’Aubergiste a également annoncé, en octobre, sa fermeture d’ici la fin de l’année. Mardi, c’était au tour de La Belle Verte, sur la rue Eddy, d’aviser sa clientèle que le restaurant fermerait définitivement boutique le 23 décembre prochain. Dans chacun des cas, des motifs économiques ont été évoqués.

Sur l’avenue de Buckingham, Le Bouddah Jaune avait fermé ses portes en février 2023 avant de se convertir en service de traiteur. Le président du Regroupement des gens d’affaires de la Basse-Lièvre (RGABL), Steve Larose parle d’une fermeture «crève-coeur» pour le secteur avec le Café Cosy qui était en quelque sorte l’équivalent du Pub British pour Buckingham, dit-il.

«C’était une institution. Pour ceux qui ont grandit dans le coin, on a tous mangé-là au courant de notre vie. Quand j’était petit, j’allais avec ma mère et ma grand-mère manger là après avoir fait le magasinage sur la rue Principale», raconte-t-il.

Le domaine de la restauration vit des moments très difficiles en ce moment et cet autre joueur qui tombe au combat est un exemple supplémentaire de cette réalité, note M. Larose. Ce sont surtout les «artères vieillissantes» qui souffrent en ce moment, souligne le président du RGABL qui insiste sur le fait que des efforts sont déployés pour attirer des gens dans ce secteur de la ville.

L’organisation travaille activement à redynamiser l’avenue de Buckingham en organisant différentes activités pour créer de l’achalandage sur la rue. Un événement d’Halloween, qui a eu lieu à la fin octobre sur deux jours, a attiré des milliers de personnes sous le pont Brady, au parc Maclaren. Ce type d’initiative peut changer quelque chose, croit le président du RGABL.

L’association de gens d’affaires du territoire amorcera en 2024 une planification stratégique et la revitalisation de la rue principale du secteur sera certainement l’une des priorités de ce document. «Ça va prendre quelque chose qui va se bâtir sur plusieurs années pour que ce soit intégré et qu’il y ait un tremplin pour le futur. On travaille fort pour que les tendances changent. Les événements qui fonctionnent, il faut que ça devienne des événements signatures qui reviennent chaque année», lance Steve Larose.

LE CONSEILLER DU DISTRICT DEMEURE OPTIMISTE

De son côté, le conseiller du district de Buckingham, Edmond Leclerc, se dit aussi attristé par la fermeture du Café Cosy. Il parle de la disparition d’une «icône» pour l’avenue de Buckingham. «Il y a des symboles comme ça qui sont importants et qui nous rappellent le cachet d’une artère principale, souligne l’élu. Ce n’est pas un restaurant comme une grande bannière qu’on voit partout ailleurs. Le Cosy, ça faisait partie de l’âme de Buckingham.»

M. Leclerc se dit bien conscient de l’environnement économique difficile et de la vague de fermetures de restaurants en cours à Gatineau, mais il préfère demeurer optimiste face à l’avenir. Sur l’avenue de Buckingham, le Café des artistes a annoncé en août dernier sa fermeture, après 19 ans d’opération, mais une jeune relève a repris l’établissement avec un nouveau concept et une nouvelle bannière nommée À Outrance, note le conseiller municipal. «Il faut s’attacher aussi aux bonnes nouvelles puis aux choses positives», affirme M. Leclerc.

Ce dernier rappelle que la revitalisation de l’avenue de Buckingham figure au sommet des priorités de son mandat. Deux oeuvres d’art ont été installées depuis novembre 2021, sur l’artère. Il dit travailler à la mise en place d’une piste cyclable transitoire pour la période estivale, sur la rue principale. L’objectif serait de mettre en place des aménagements visant à rendre plus accessible l’avenue de Buckingham pour les usagers à vélo, à l’instar de ce qui est fait sur la rue Eddy, dans le secteur Hull. Une consultation publique en lien avec ce projet pourrait être lancée dans les prochains mois.

«Il faut miser beaucoup sur les leviers qui sont à notre disposition. Comme Ville, on peut travailler pour faire des aménagements intéressants afin de rendre l’avenue commerciale de Buckingham plus attrayante», affirme le conseiller.

AFFAIRES

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2023-12-02T08:00:00.0000000Z

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