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Le futur PDG prêt à «rallumer la flamme» au CISSSO

JUSTINE MERCIER jmercier@ledroit.com

Le futur grand patron du réseau de la santé de l’Outaouais, Marc Bilodeau, a tout le potentiel pour «rallumer la flamme» des travailleurs selon l’actuel président-directeur général par intérim, Yves St-Onge, qui estime que «la clé» pour régler le problème de pénurie de maind’oeuvre passe inévitablement par «une rémunération compétitive».

En entrevue avec Le Droit au terme de la plus récente rencontre du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), Yves St-Onge a longuement vanté le choix fait par le conseil des ministres pour lui succéder à la tête du réseau régional. La nomination du Dr Marc Bilodeau, actuellement médecin général et chef des services de santé des Forces armées canadiennes, a été annoncée mercredi par le gouvernement. Il entrera en fonction le 22 janvier prochain.

Les membres du conseil d’administration et la haute direction ont déjà eu l’occasion de rencontre le Dr Bilodeau. «L’enthousiasme qu’il a, c’est incroyable, note M Stonge. Il voit ça comme étant un honneur.»

Yves St-Onge souligne que malgré son statut actuel de major-général au sein de l’armée canadienne, «il n’arrivera pas le matin» en demandant aux gens de «se mettre au garde-à-vous». «On ne sent même pas du tout une approche comme celle-là, ajoute-t-il.

En tant que citoyen de Gatineau, le Dr Bilodeau souhaite surtout améliorer «l’accès aux services de santé et [aux] services psychosociaux», au point où «il parle comme s’il en fait une mission personnelle», expose M. St-Onge.

EMPLOYÉS «DÉSABUSÉS»

L’actuel PDG par intérim estime que le plus gros défi de son successeur sera «le dossier des ressources humaines». Yves St-Onge l’admet, les employés du CISSSO commencent à être «désabusés» et ne voient pas comme «la région va s’en sortir».

Alors qu’un mouvement de grève bat son plein pour tous les syndicats du réseau de la santé, M. St-Onge considère que la solution primordiale passe par de meilleures conditions salariales pour les travailleurs. «La clé – et la seule clé – c’est qu’on puisse avoir une rémunération compétitive, dit-il. […] Ce n’est pas compliqué, là parce qu’on n’améliorera pas les conditions d’exercice si on n’attire pas les infirmières avec de meilleurs salaires.»

Le problème ne vient pas seulement du réseau de la santé de l’Ontario et ne touche pas seulement le personnel infirmier, note Yves St-Onge. Avec la fonction publique fédérale dans le portrait, le CISSSO se retrouve à être «l’enfant pauvre de Gatineau» lorsqu’il est question de conditions de travail.

«J’ai des travailleuses sociales ou des ergothérapeutes […] qui vont aller travailler pour le gouvernement fédéral […] dans les bureaux de Gatineau ou en télétravail parce que c’est mieux payé que ce qu’ils font comme intervenants dans mes établissements, déplore-t-il. Donc ce n’est pas juste les infirmières, c’est global, le problème. Les agentes administratives, je n’en trouve pas parce qu’elles se font offrir 50 000$ par année au fédéral avec un secondaire 3. Voyons donc, ça n’a pas de bon sens. […] C’est une problématique qui est reliée au fait que nous sommes dans la capitale nationale et qu’on n’a pas des salaires compétitifs dans l’ensemble de la capitale nationale, incluant l’Ontario.»

TERRAIN CONNU

Le réseau de la santé de l’Outaouais n’est pas un terrain totalement inconnu pour le futur grand patron du CISSSO, a par ailleurs fait savoir M. St-Onge, puisque Marc Bilodeau a été urgentologue à l’Hôpital de Hull au début des années 2010. «Tous les médecins qui ont travaillé avec lui s’en rappellent comme étant […] un bon gars, agréable, pas difficile», indique Yves St-Onge. Dans le cadre du processus de sélection, le Dr Bilodeau a d’ailleurs «très bien expliqué et exprimé les enjeux» de la région, ajoute le PDG actuel.

TRANSITION

La marche sera-t-elle haute pour un gestionnaire qui n’arrive pas du réseau québécois? «Quand tu es major-général et chef médical de l’armée canadienne, j’ai l’impression que c’est une pas mal grosse job, lance M. St-Onge. […] J’ai des choses intéressantes que je peux partager avec lui, des expériences que j’ai, des choses que je pourrai lui conseiller de faire ou de ne pas faire et après ça, toute l’équipe qui est derrière, c’est une équipe expérimentée, alors il arrive dans de bonnes conditions, dans un bon environnement — difficile, il faut l’admettre, mais il est très conscient de ça.»

D’ici à l’entrée en poste du Dr Bilodeau, il a offert des périodes de disponibilité à M. St-Onge pour parler des différents dossiers chauds de la région. «On va se trouver du temps pour préparer son arrivée», se réjouit M. St-Onge, qui n’a pas eu un tel luxe lorsqu’il est arrivé à la tête du CISSSO, en janvier 2023.

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2023-12-02T08:00:00.0000000Z

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