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Pourra-t-il ranger sa vadrouille en 2024?

JULIEN PAQUETTE jpaquette@ledroit.com

Un an après son entrée en poste, est-ce que le maire d’Ottawa se sent comme un concierge à force de devoir nettoyer des dégâts laissés par le précédent conseil municipal? Un peu, admet Mark Sutcliffe.

À peine deux semaines après son assermentation du 15 novembre 2023, le maire de la capitale fédérale voyait William Hourigan déposer le rapport de la Commission d’enquête sur le train léger d’Ottawa et ses 103 recommandations.

«J’ai entendu souvent de la part de résidents: “tu as hérité d’un gâchis”», lance M. Sutcliffe en entrevue avec Le Droit.

Les mois qui ont suivi n’ont pas été de tout repos. Le train léger a rencontré son lot de problèmes, incluant une interruption du service pendant des semaines l’été dernier. La crise du logement et l’itinérance a continué de prendre de l’ampleur.

De l’aveu même du principal intéressé, le dossier qui a probablement pris le plus de temps dans l’horaire de Mark Sutcliffe en 2023 est celui du projet Lansdowne 2.0.

«Je sais que ce n’est pas tout le monde qui est heureux du résultat, mais je pense que nous avons un meilleur plan, que nous avons amélioré le plan de l’ancien conseil. Il y a plus d’argent pour le logement abordable, ainsi que de nombreux autres changements importants», soutient le maire d’Ottawa.

Rappelons que le précédent conseil municipal a adopté les grandes orientations du projet en juin 2022. M. Sutcliffe s’était engagé en campagne électorale à retarder l’adoption finale du projet pour laisser plus de temps à la consultation publique.

LES SÉNATEURS AILLEURS QU’À LEBRETON?

Parlant d’infrastructures pour le sport professionnel, Mark Sutcliffe admet avoir une préférence quant au choix du site d’un éventuel nouvel aréna pour les Sénateurs d’Ottawa.

Surprise… il ne s’agit pas des plaines LeBreton!

«En 2019, alors que tout fonctionnait au centre-ville, je pense qu’étendre le centre-ville jusqu’au plaines LeBreton était envisageable. Maintenant que le centreville a de la difficulté, ce n’est pas le temps selon moi de créer un nouveau site pour attirer les résidents. C’est mieux de consolider notre centre-ville et le soutenir davantage», explique M. Sutcliffe.

«Ce n’est pas ma décision, insiste le maire d’Ottawa. Mais je pense que c’est idéal si, au moins, nous considérons l’option d’avoir l’aréna en plein centre-ville.»

MISE À JOUR DES PROMESSES

Mark Sutcliffe a déjà réussi à tenir un certain nombre des promesses effectuées durant la dernière campagne électorale, notamment celle de limiter les hausses de taxes foncières à 2,5% pour les deux premières années de son mandat.

Cette cible pourrait toutefois être difficile à atteindre pour le budget 2025 alors que la Ville devra renégocier certaines conventions collectives avec ses employés au cours des deux prochaines années.

L’amélioration promise de la programmation récréative en français se fait toujours attendre, reconnaît toutefois le maire d’Ottawa.

«Ce n’est pas un processus qui est terminé en ce moment, mais ça demeure une priorité pour moi. J’ai parlé souvent avec des résidents francophones et c’est peut-être quelque chose que nous pourrons faire en 2024 et 2025», dit M. Sutcliffe.

Une autre promesse électorale de Mark Sutcliffe était celle de faciliter la construction de 100 000 logements — dont 10 000 abordables — durant la décennie après son élection.

Les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sur les mises en chantier laissent entrevoir un ralentissement de la construction résidentielle à Ottawa en 2024. L’économiste de la SCHL Francis Cortellino indique toutefois que la hausse des taux d’intérêt est probablement à blâmer.

«Pour les consommateurs, c’est plus difficile d’acheter des condos ou des maisons. Pour les promoteurs, c’est aussi plus difficile de se financer auprès des banques. Ça coûte plus cher et ça rend les projets plus difficiles à rentabiliser», explique M. Cortellino.

M. Sutcliffe n’abandonne toutefois pas son objectif, particulièrement en ce qui concerne le logement abordable. Le budget annuel pour les immobilisations prévu à cet effet devrait augmenter chaque année jusqu’à la fin du mandat.

Le conseil municipal a également adopté certaines mesures récemment qui pourraient accélérer l’ajout d’unités abordables à travers la municipalité, comme un Plan d’améliorations communautaires et le changement de mission de la Société d’aménagement des terrains communautaires d’Ottawa — maintenant Bâtir Ottawa.

«Le mandat de cet organisme est de faire des recherches sur les terrains qui sont une propriété de la Ville d’Ottawa et de faire une analyse des options, soutient Mark

Sutcliffe. C’est le temps d’établir un plan pour cette équipe et j’espère qu’ils peuvent faire des choses audacieuses pour utiliser les terrains municipaux pour bâtir des logements abordables.»

HEUREUX

Malgré un horaire bien rempli, le maire Sutcliffe continue de se consacrer à sa passion pour la course.

«Je cours chaque jour et je pense que c’est très bien pour ma santé mentale. C’est une priorité pour moi de maintenir ma santé et d’avoir du temps pour penser en étant seul.»

M. Sutcliffe affirme qu’être maire d’Ottawa est un «véritable honneur» et qu’il aime beaucoup son nouveau travail. Malgré cela, il n’a pas l’intention de se frotter au record de longévité établi par son prédécesseur, Jim Watson.

«Il n’y a pas limite dans les gouvernements municipaux au nombre de mandats que l’on peut effectuer, mais il y a une limite qui a été établie dans ma maison, avec ma famille. Je ne sais pas encore [pour 2026], mais le record de Jim Watson est en sécurité. Ce n’est pas moi qui va le briser», lance Mark Sutcliffe en riant.

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2023-12-02T08:00:00.0000000Z

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