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LA PÂTISSIÈRE ÉTOILE DE MONTEBELLO

BENOIT SABOURIN bsabourin@ledroit.com

Quand Sabrina Sigouin a entrepris une carrière dans l’industrie du design d’intérieur, elle était loin de se douter qu’elle finirait par devenir pâtissière de renom. La femme de 37 ans, qui inaugure officiellement ces jours-ci le premier point de vente de son entreprise La Belle Pâtissière, sur la rue Notre-Dame, à Montebello, vit aujourd’hui son rêve.

La feuille de route de Sabrina Sigouin est impressionnant. Gagnante du concours de gâteaux de mariage Canada’s Baking and Sweets Show, en 2019, finaliste aux American Cake Awards dans la catégorie Rising Star Canada, plus tôt en 2023 à Miami, gagnante du deuxième prix au concours Pommes qualité Québec, en 2016, la pâtissière a aussi participé à l’émission de télé-réalité The Big

Bake 2 sur la chaîne Food Network, il y a quelques années, avec deux autres artisans de la Petite-Nation. Ses créations ont été publiées dans plusieurs magazines spécialisés dans le domaine, notamment le

Cake Masters Magazine, le Today’s Bride et le American Cake Decorating Magazine. À deux reprises, ses oeuvres ont fait la page couverture de cette dernière revue spécialisée qui se décrit comme étant le «magazine de décoration de gâteaux #1 en Amérique du nord» sur son site web.

UN PARCOURS INATTENDU

Et pourtant, cette femme originaire de Rawdon, dans la région de Lanaudière, qui habite aujourd’hui la municipalité de Plaisance, en Outaouais, n’était pas destinée à la confection de gâteaux, de desserts et de confiseries. Mme Sigouin a initialement fait des études en design d’intérieur. Durant sept années, elle a travaillé dans ce domaine. «J’étais dessinatrice de plans de salles de bain et de cuisine pour des maisons. C’était du 40 heures par semaine de travail de bureau. Je trouvais ça plate. Ce n’était pas vraiment de la création», raconte-t-elle.

En parallèle à son emploi, elle a commencé à faire des gâteaux pour des amis et des membres de la famille. En s’inspirant de vidéos YouTube, elle a développé des techniques ici et là. «J’étais autodidacte, mais j’ai toujours eu un talent créatif depuis que je suis jeune», dit-elle.

C’était il y a environ dix ans. Le milieu de la pâtisserie commençait à connaître un engouement, souligne-t-elle. Quelqu’un de son entourage lui a suggéré de «partir son affaire». Comme le design d’intérieur ne lui plaisait pas, ses parents agriculteurs lui offraient au même moment de reprendre la ferme familiale. Mme Sigouin a continué à travailler tout en débutant une formation en agriculture de champignons. Mais sa passion pour l’art alimentaire était trop forte. «Mon côté artistique m’a vraiment guidé dans mon choix. C’était mon coup de coeur. Jour et nuit, je faisais juste regarder des gâteaux et des tutoriels sur Pinterest», se souvient-elle.

Elle a abandonné le projet de «faire pousser des champignons». Elle a fait des études en démarrage et gestion d’entreprise pour ensuite entreprendre une formation en pâtisserie à l’école d’hôtelière des Laurentides, à Sainte-Adèle. Par la suite, elle a décroché un stage de quelques mois au Fairmont Château Lake Louise, en Alberta. Un poste s’est ouvert au Fairmont Le Château Montebello, en Outaouais. C’était en 2016. Elle avait déjà lancé La Belle Pâtissière - à partir de son domicile - en 2015. Tout s’est ensuite enchaîné et la principale concernée a emménagé à Plaisance.

MONTEBELLO, LE «CHOIX LOGIQUE»

Depuis la pandémie, la propriétaire de La Belle Pâtissière se consacre uniquement à son entreprise. Elle a quitté ses fonctions au Fairmont Le Château Montebello pour se dédier à son «bébé». Elle a seulement conservé le mandat de la confection des gâteaux de mariage pour le célèbre hôtel en bois rond. D’ailleurs, les gâteaux thématiques et de mariage, ce sont ses spécialités. «Ce que j’aime, c’est vraiment le challenge d’essayer de faire un projet complètement fou que les gens me demandent», confie Mme Sigouin à propos de son plaisir pour la création de gâteaux personnalisés.

C’était «logique» pour Sabrina Sigouin d’installer son commerce à Montebello. Entre Rawdon, Montebello et Ottawa, les études de marché priorisaient le petit village niché aux abords de la rivière des Outaouais. Elle connaît aussi très bien la place, comme elle a travaillé au Château pendant quatre ans. «Ma boutique, selon le look et selon ce que j’offre, ça cadre avec le cachet pittoresque de Montebello», note la pâtissière.

SE DÉMARQUER DANS UN MARCHÉ COMPÉTITIF

La compétition est devenue féroce dans le domaine alors que les pâtissiers amateurs offrant des produits de qualité à prix compétitifs se multiplient et que de plus en plus de pâtisseries ouvrent leurs portes, note Mme Sigouin. La femme d’affaires et artisane estime que les pâtissiers professionnels doivent redoubler d’ardeur, en 2023, pour être au goût du jour et attirer la clientèle. «Ça prend du talent, de la créativité et de la persévérance. Chaque jour, il faut continuer à avoir de nouvelles idées et de l’originalité. Je pense que c’est mon souci du détail qui me permet de démarquer», mentionne-t-elle.

Participer à des compétitions culinaires et à des émissions de télé-réalité, c’est également

une façon de briller et d’avoir sa «signature», souligne l’entrepreneure. Ce n’est toutefois pas seulement pour cette raison que cette dernière embarque dans ce type de projets.

«J’ai toujours été quelqu’un de compétitif. J’ai toujours été une première de classe, depuis que je suis en deuxième année. Participer aux compétitions, c’est une façon de me surpasser dans la création de gâteaux, de m’accomplir personnellement», lance-t-elle, ajoutant au passage qu’on compte bien la revoir dans d’autres concours dans un futur rapproché.

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2023-12-02T08:00:00.0000000Z

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