Pourra-t-on encore voyager?

L’hiver nous quitte enfin, le soleil pointe le bout de son nez et les températures commencent à nous réchauffer. Ça sent les vacances, les apéros en terrasse, les fins de semaines au bord du lac, les voyages…

Seulement, ici aussi le réchauffement climatique va nous embêter.

Décidément, il ne nous laisse jamais tranquilles. Alors que certains effets sont connus et reconnus, laissez-moi vous dévoiler quelques anecdotes : des effets que le réchauffement climatique a sur notre quotidien et vos futures vacances dont vous ne vous doutez même pas!

Le climat rend le vin plus alcoolisé.

Amateur de vin, vous envisagez de partir faire un voyage oenologique dans un vignoble? Avant de partir, soyez au fait que le climat qui se réchauffe a également augmenté le degré d’alcool que vous dégusterez pendant votre voyage.

En effet, l’ensoleillement prolongé et les températures plus élevées provoquent une plus grande évaporation de l’eau contenue dans les grappes de raisins. Cela a pour conséquence d’augmenter la teneur en sucre présente dans le fruit, qui est déterminante pour la vinification.

Lorsque l’on compare aux années 1980, le taux d’alcool dans le vin a augmenté en moyenne de 1 à 2 degrés.

Pour éviter cet effet, les vendanges doivent avoir lieu plusieurs semaines plus tôt, comparativement à une vingtaine d’années à peine.

La problématique perdure malheureusement, car une récolte trop tôt peut avoir un impact sur le goût.

Vous ne vous baignerez pas en Australie

En mars dernier, le village de Menindee dans la région australienne de la Nouvelle-Galles-du-Sud faisait parler de lui à travers le monde. À la suite d’une grosse vague de chaleur, des millions de poissons ont été retrouvés échoués tout au long de la rivière qui traverse le village. Au-delà de la catastrophe que cela représente pour la biodiversité, cela a également eu un impact touristique, hygiénique, économique ou encore olfactif!

Des hauts lieux touristiques qui disparaissent

Je garde en souvenir de mes voyages familiaux à travers les Etats-Unis cette étape au lac Powel, la deuxième plus grande réserve artificielle des Etats-Unis. On y grimpait sur ses parois avant de se jeter dans ses eaux douces et de rentrer en bateau, soleil couchant en admirant ses couleurs ocres qui nous réchauffaient la vue et le coeur. Cette phrase qui sonne nostalgique a de quoi l’être car mes enfants ne connaîtront peut-être jamais ce haut lieu touristique, étape incontournable des circuits de voyageurs du grand ouest américain qui connaît actuellement son niveau le plus bas jamais enregistré.

Vous êtes en train d’organiser une fin de semaine en amoureux à Venise? Dépêchez vous! Cette ville historique est l’une des nombreuses destinations dont la montée des eaux, provoquée par la fonte des glaces, va provoquer des changements irréversibles dont la disparition de certaines villes toute entières.

Je n’évoque pas ici ce que vous entendez quotidiennement sur les effets du changement climatique sur les régions touristiques qui se réchauffent et perdent de plus en plus de touristes. En avril dernier on pouvait lire dans les médias que les populations du sud-est de l’Asie se voyaient frappées par des températures record, entraînant la mort de nombreuses personnes pour cause de coup de chaleur.

Ces effets vont engendrer une consommation plus locale du tourisme, mais c’est également à vous, professionnels du monde hôtelier de faire votre part et de ralentir les effets du réchauffement climatique dans notre région.

Comment y remédier? Pratiquons le tourisme durable.

Le 5 avril dernier, l’AHQ (Association Hôtellerie du Québec) faisait paraître un rapport sur les meilleures pratiques en économie circulaire.

En voici quelques exemples pertinents :

● Dès la construction du bâtiment hôtelier, se diriger vers une écoconception, en construisant un bâtiment à la fois modulable et facilement déconstruit en fin d’usage.

● S’approvisionner de manière responsable en sélectionnant des produits ayant une plus faible consommation énergétique.

● Mettre à disposition des clients du matériel visant à réduire la consommation comme par exemple des voitures électriques disponibles à la location.

● Remettre en circulation des produits qui ne sont plus utiles à l’établissement hôtelier, via des plateformes de revente.

● Pratiquer l’économie de fonctionnalité, c’est-à-dire acheter un service d’éclairage à l’heure au lieu d’un achat d’ampoule.

● Recycler et composter nos déchets.