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ENFIN DES MÉCANICIENS QUALIFIÉS POUR LES DEUX ROUES

UNE NOUVELLE MAIN D’OEUVRE CERTIFIÉE ARRIVE SUR LE MARCHÉ POUR CE SECTEUR EN CROISSANCE. Pour la première fois cet été, les magasins de vélo pourront se fier à une main-d’oeuvre certifiée en réparation de vélos.

par Charles Fontaine

Le ministère de l’Éducation du Québec a en effet mis en oeuvre un nouveau programme de certification pour répondre à la pénurie de personnel et de personnel compétent pour faire rouler solidement et sécuritairement nos deux roues. Ces mécaniciens arrivent sur le marché. Et cette formation inédite se fait à Gatineau.

Jusqu’à maintenant, aucune certification n’était disponible dans la province pour la réparation de vélos. Avec la popularité croissante de cette activité — 250 000 personnes de plus qu’en 2015 font du vélo au Québec, rapportait Vélo Québec en 2021 — et le manque de maind’oeuvre, il était nécessaire d’instaurer une formation, estime la fondatrice du Rack à Bécik, Sophie Dorion-Boivert, là où se tiennent les cours dans la région. « Ça fait des années que les gens disent qu’il devrait avoir une formation de mécanique de vélos. Les gens pensent que c’est juste par plaisir. Ça a assez un grand impact pour être appris de manière professionnelle. On est une nouvelle coopérative et on a déjà un atelier équipé pour ces formations. »

Après 645 heures de cours et de stages, sept élèves de la région détiendront à la fin mai une attestation d’études professionnelle. La formation s’est aussi donnée à Montréal, Laval, Lanaudière et en Mauricie. Comme les vélos valent de plus en plus cher, ce cours assure que les bicyclettes se retrouvent entre de bonnes mains, mentionne le directeur du programme et agent de développement chez Réseautact, Denis Laberge.

« Les vélos valent très cher et les gens veulent confier leur vélo à des gens compétents. Le certificat donne une assurance », souligne-t-il.

Problème de main-d’oeuvre qui ne date pas d’hier

En ce moment, l’attente pour la réparation d’un vélo prend en moyenne deux mois, relève M. Laberge. Ce nouveau personnel pourra accélérer le processus selon lui.

« Voilà neuf ans que je suis au pays et il y a toujours eu un problème de recrutement et de compétence », lance le gérant de l’atelier chez Bicyclette de Hull, Laurent Rouillard, aussi enseignant dans le cadre de ce programme.

Même si ce Français d’origine a toujours observé un manque de connaissance chez les nouveaux employés, il concède que la manière classique de recrutement ne va pas disparaître. L’apprentissage « sur le tas » sera encore nécessaire dans le métier. « Ça ne va pas révolutionner notre manière de recruter, ajoute M. Rouillard. Comme la palette de connaissance est très large due au grand nombre de marques, l’expérience est aussi nécessaire. »

Lors d’un apprentissage en milieu de travail, on n’absorbe pas toujours les bonnes techniques, observe le directeur chez Vélozophie, Francis Vermette, également enseignant. « Dans un cours, c’est plus lent et les élèves ont plus d’encadrement. On a toujours su former la relève, mais ça peut faire en sorte que les employés soient plus engagés et autonomes. »

M. Vermette est cependant inquiet de former trop de personnel trop rapidement. « On se demande si on aura des stagiaires chaque année. À un certain moment, on sera complet et on ne veut pas payer pour des stagiaires dont on n’a pas besoin. »

Travail saisonnier qui plaît aux plus âgés

Les joueurs du monde du vélo espèrent élargir l’univers du cyclisme pour que le personnel soit plus varié et que les saisons soient plus longues. Les mois de novembre à février sont en effet assez tranquilles dans les boutiques. Et du côté du personnel, les élèves du programme étaient assez âgés, pour la première cohorte, de 40 ans à l’âge de la retraite. « On aimerait avoir un public plus large au niveau des âges », mentionne Laurent Rouillard.

Le retraité Daniel Blais s’est inscrit au cours après de nombreuses recherches d’une formation sur la mécanique de vélos. « Je me suis donné un défi personnel de suivre une formation quelconque. J’ai appelé à plusieurs endroits pour trouver une formation du genre et c’est finalement Francis Vermette qui m’a indiqué qu’une formation allait avoir lieu. Je voulais briser la routine et joindre un cercle social. »

M. Blais croit qu’il n’aurait pas été en mesure d’apprendre toutes les notions transmises durant le cours par lui-même. « On aurait dit que les enseignants ont suivi une formation toute leur vie. L’univers du vélo est plus compliqué qu’on le pense. Ce sont des systèmes complexes et différents pour chaque sorte de vélos. La rigueur et le standard de qualité sont aussi très importants. On ne laisse pas partir un vélo avec un petit grincement à un client. »

Il affirme être maintenant capable de réparer des vélos de A à Z, à l’exception des vélos électriques et des transmissions des vélos de montagne.

Outre les compétences techniques, Denis Laberge a voulu mettre l’accent sur le bonheur au travail dans les cours.

« On fait aussi des exercices de motivation au boulot, parce que ça contribue à la qualité du travail qu’on offre. »

Comme le matériel pédagogique n’était pas entièrement prêt à temps pour le début des cours, cette première année a été une période d’ajustement.

Les acteurs espèrent que le cours soit de retour l’an prochain, mais cette décision revient au ministère de l’Éducation.

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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