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UNE ESPÈCE PRESQUE DISPARUE

IAN BUSSIÈRES ibussieres@lesoleil.com

Plus rare encore qu’un lanceur se présentant au bâton alors que le règlement du frappeur désigné universel a été adopté dans les ligues majeures, le receveur lançant de la main gauche est une espèce presque disparue. Cette semaine, Espace Baseball a discuté avec l’un des derniers spécimens de cette confrérie qui ne compte que 30 membres depuis Fergy Malone en 1870.

Avec ses trois matchs derrière le marbre pour les Pirates de Pittsburgh en 1989, Benny Distefano est le dernier receveur gaucher lançant de la gauche à avoir officié dans les grandes ligues. Depuis, plus rien en 34 ans. Même dans les ligues mineures, pas grand-chose à part Daniel Santin, un espoir des Mariners de Seattle et des Marlins de la Floride qui a pris sa retraite en 2007.

«Je n’étais même pas un receveur, je n’avais jamais joué à cette position avant!» avoue Benny Distefano au bout du fil à propos de sa transition de voltigeur et joueur de premier but à receveur gaucher.

«L’équipe voulait me garder dans les ligues majeures et moi aussi, je voulais y rester. Et comme on venait de réduire de 25 à 24 l’alignement permis dans une équipe des majeures, la polyvalence devenait un atout», explique Distefano.

TRANSITION

Donc, même si les Pirates comptaient déjà sur Junior Ortiz, Mike Lavalliere, Dan Billardello et Tom Prince, Distefano, sachant qu’il possédait un bras puissant, a décidé de s’initier au boulot de receveur. La manoeuvre a été payante puisque ses 96 matchs dans les majeures cette année-là ont été un sommet pour lui.

«Ce n’était pas quelque chose qu’on faisait pour faire parler de nous. Les Pirates et moi prenions la chose très au sérieux», précise Distefano. Celui-ci a ensuite porté de nouveau l’équipement de receveur dans les ligues mineures avec les Cannons de Calgary, la filiale AAA des Mariners de Seattle, en 1992, puis l’année suivante avec les 89ers d’Oklahoma City, la filiale AA des Rangers du Texas. La nouvelle expertise qu’il a su développer est donc demeurée un attrait jusqu’à la fin.

PAS SI DIFFICILE

«Être un receveur gaucher, ce n’est pas si difficile, mais tout est à l’envers en quelque sorte. Pour moi, lancer au troisième but n’a pas vraiment été un problème. Il y a aussi le fait que tu es ouvert lors d’une collision au marbre. Ce qui était le plus compliqué pour moi, c’était les amortis sur la ligne du troisième», explique-t-il.

Distefano ne voit pas pourquoi on ne reverrait pas un autre receveur gaucher un jour dans les grandes ligues, mais avoue que les chances diminuent avec la hausse récente à 26 joueurs de l’alignement permis. «Disons qu’il y a moins de chances, mais si je pense que ça va arriver de nouveau? Oui. Probablement. Si un gaucher est le meilleur receveur d’une équipe, pourquoi pas? On le voit dans les petites ligues.»

D’ailleurs, Benny Distefano précise que les gants de receveur pour la main droite sont devenus plus communs maintenant. «À mon époque, c’était assez compliqué d’en dénicher un», se souvient-il.

ENTRAÎNEUR

Après avoir terminé sa carrière de joueur avec les Astros de Houston, Distefano est demeuré au Texas et a fait une autre transition, celle de joueur à entraîneur. D’abord dans l’organisation des Tigers de Detroit, il a ensuite passé plusieurs saisons dans celle des Mets de New York, sa ville natale.

«J’avais d’abord dit non quand on m’a proposé de revenir au baseball, mais j’en ai parlé avec mon fils et j’ai changé d’idée. J’ai finalement accepté l’offre des Tigers. J’y ai passé quatre ans avant de m’en aller avec les Mets où j’ai passé onze saisons», indique-t-il.

D’abord entraîneur des frappeurs au niveau A, il est devenu l’entraîneur sur le banc des Mets de Syracuse au niveau AAA en 2019. «Puis il y a eu la COVID et la vente des Mets de New York. La nouvelle administration a fait quelques changements et j’étais l’un d’eux», illustre-t-il.

«Je suis au début de la soixantaine et je me suis dit qu’il était temps de me retirer. Je ne voulais plus être loin de chez moi pendant six longs mois. J’ai décidé de rester près du baseball en donnant des cours et des ateliers aux jeunes. C’est très enrichissant», conclut celui qui a conservé son accent new-yorkais même s’il réside au Texas depuis quelques décennies.

«Tu sais ce qu’on dit, on peut sortir un gars de New York, mais on ne peut pas sortir New York du gars!» rigole-t-il.

MAG SPORTS | ESPACE BASEBALL MAJEUR

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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