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Les coûts s’accumulent pour les écoles

DANIEL LEBLANC dleblanc@ledroit.com

Les impacts de la grève du transport scolaire en Outaouais, qui amorce sa quatrième semaine, s’accompagnent de factures imprévues qui s’accumulent pour les écoles, déjà aux prises avec une pénurie de main-d’oeuvre. Dans certains cas, l’embauche temporaire d’agents de sécurité de firmes externes a été nécessaire pour la surveillance des élèves, même au primaire.

En date de vendredi dernier, le Centre de services scolaire des Draveurs (CSSD), le plus durement affecté avec près de 10 100 élèves privés de transport par autobus jaune, avait dû éponger des dépenses de 71 000$ dans ses établissements pour pallier à l’absence de ce service.

«Tous ces frais sont centralisés, ils ne sont pas déboursés par les écoles», précise-t-on.

Le recours à des agents de sécurité, par exemple de la firme Garda, a été l’option privilégiée dans certaines écoles, y compris au primaire, pour la surveillance des élèves normalement des usagers du transport mais qui ne fréquentent pas le service de garde.

Dans plusieurs cas, les mesures d’atténuation adoptées font appel à d’autres membres du personnel – plusieurs corps d’emploi, sur une base volontaire – pour surveiller les écoliers avant et après les heures de classe.

«UNE PRESSION POUR LE MILIEU»

La directrice générale Manon Dufour confirme qu’il y a des répercussions

«Ça fait en sorte qu’on est obligés d’ouvrir nos services de garde par exemple beaucoup plus longtemps, on offre à beaucoup plus de personnes de venir, on le fait de façon gratuite, donc ce sont des sous supplémentaires mais c’est aussi de l’organisation pour les directions d’école de trouver des gens qui sont capables ou souhaitent faire cette surveillance accrue avec des heures prolongées. C’est une pression sur le milieu, c’est certain. Il y a aussi des parents qui ne peuvent amener leur enfant l’école, on l’a vu avec le nombre d’absences qui a vraiment augmenté», explique-t-elle.

Cette dernière souligne qu’en cette période importante de l’année scolaire avec les examens, on souhaite pouvoir «amener les élèves vers la réussite», disant que cette grève vient avec des coûts «scolaires mais aussi humains».

«Moi, j’ai toujours une préoccupation pour la sécurité des élèves qui marchent autour des écoles. Pour l’instant, ça se passe bien, on a une belle collaboration des parents, mais il faut que ça continue. Les gens doivent continuer d’être patients et laisser libre cours aux négociations», renchérit-elle.

Le CSSD estime que de se tourner vers des agences privées en sécurité était inévitable pour s’assurer «d’avoir une couverture complète» en ce qui a trait à la surveillance.

«Les agents de Garda sont ceux qui surveillent par exemple (en temps régulier) par exemple dans nos écoles secondaires. Ce sont des gens à contrat avec nous avec tous leurs antécédents judiciaires vérifiés, etc. Ils sont capables de faire le travail», affirme-t-elle.

Pour sa part, le Centre de services scolaire des Portages-del’Outaouais (CSSPO), dont 2500 élèves n’ont aucun transport scolaire depuis le 3 mai, n’est pas en mesure de chiffrer les dépenses supplémentaires de surveillance liées à la grève des chauffeurs d’autobus puisqu’il s’agit de dépenses décentralisées dans les écoles, indique-t-on.

SURCHARGE ET ESCALADES VERBALES

Le Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais (SSSO-CSQ), dont plusieurs membres – y compris des secrétaires – sont appelés à faire de la surveillance depuis le début de la grève et sont rémunérés en surplus selon leur classe d’emploi, on soutient que la situation occasionne inévitablement une surcharge.

«Ça occasionne énormément de surplus de travail, ça amène tout un casse-tête. Plusieurs sont écoeurés. [...] Imaginez les secrétaires, à des endroits comme Nicolas-Gatineau, qui doivent faire la distribution de billets d’autobus (de la STO). Et les travailleurs, majoritairement des femmes, sont aussi eux-mêmes des parents, alors ils doivent conjuguer avec tout ça», mentionne la présidente Kim Lafleur-Lauriault, qui espère que le conflit se réglera avant la fin juin.

Celle-ci indique que si tout le monde avait de la patience en amorce de la grève, l’impatience a gagné certains parents ce qui a mené à des escalades verbales dans certains milieux depuis quelques semaines.

Rappelons que les quelque 300 chauffeurs d’Autobus Campeau, Bigras Transport et Autobus Lasalle, syndiqués avec Teamsters Canada, sont en grève générale illimitée depuis les 1er et 3 mai.

Aucune négociation n’avait eu lieu depuis mais les parties ont accepté la nomination d’un conciliateur du ministère du Travail à la fin de la semaine dernière.

Au total, 16 500 élèves sont affectés par ce conflit.

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2023-05-27T07:00:00.0000000Z

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