Trois morts en moins de 48 heures sur la route 105 à Messines

Pour une deuxième fois en trois jours, la route 105 a été le théâtre d’un accident mortel, mercredi matin, à Messines.

Deux personnes ont péri dans un face-à-face et les autorités sont à la recherche de témoins de la scène. Même si rien ne laisse croire que l’état de la chaussée soit en cause dans ces deux tragédies, la préfète du secteur, Chantal Lamarche, presse le ministère des Transports du Québec (MTQ) d’agir pour effectuer des travaux tout au long de cet axe routier qui traverse l’Outaouais du nord au sud.

C’est vers 5h40, mercredi matin, que deux voitures sont entrées en collision frontale, à proximité du chemin du Golf. La sergente Audrey-Anne Bilodeau, porteparole de la Sûreté du Québec (SQ), a fait savoir que deux personnes qui se trouvaient à bord d’un même véhicule ont succombé à leurs blessures à l’hôpital. Il s’agit d’un homme dans la trentaine et d’une femme dans la vingtaine.

L’homme dans la vingtaine qui se trouvait à bord de l’autre voiture a pour sa part subi des blessures qui ne font pas craindre pour sa vie.

En début de soirée, la SQ a fait savoir que «les enquêteurs cherchent à rencontrer toute personne qui aurait pu être témoin de l’événement, particulièrement le ou les occupants d’une camionnette style ‘pick-up’ blanche qui circulait sur la route 105, en direction sud, à la hauteur de l’aéroport, dans les mêmes heures». Les personnes détenant de l’information sur cette collision sont invitées à communiquer avec la SQ en composant le 1-800-659-4264.

L’accident a forcé la fermeture complète de la route 105. Un détour a été mis en place par les chemins du lac Boileau et Farley. La SQ a indiqué qu’un reconstitutionniste a été envoyé sur place pour tenter de déterminer les causes et circonstances de la tragédie.

UN AUTRE DRAME LUNDI

La route 105 avait fait une autre victime, deux jours plus tôt. Une femme dans la soixantaine qui était passagère à l’arrière d’un véhicule où se trouvaient deux autres personnes a péri après une sortie de route dans le fossé bordant la 105. La SQ a indiqué qu’il était environ 15h30 lorsque la personne qui conduisait a perdu la maîtrise du véhicule pour une raison qui demeure inconnue. «À première vue», aucun élément criminel ne serait en cause dans l’accident de lundi. Les autorités ont demandé une inspection mécanique du véhicule.

REVENDICATIONS DE LA PRÉFÈTE

La préfète de la Municipalité régionale de comté (MRC) de La Valléede-la-Gatineau, Chantal Lamarche, est ébranlée par ces tragédies et tient à offrir ses condoléances aux proches des victimes. Elle connaissait bien les deux victimes de l’accident de mercredi matin, originaires de Cayamant, dont la SQ n’a pas encore confirmé l’identité. Elle précise que les deux accidents sont survenus à moins d’un demi-kilomètre de distance l’un de l’autre.

Même si les autorités n’ont pas encore déterminé les causes des trois plus récents décès, la MRC souhaite que le MTQ fasse des travaux sur la totalité de la route 105. Mais les plus récents investissements routiers annoncés pour 2023-2025 sont loin d’avoir satisfait Chantal Lamarche, qui les a qualifiés de «pansement».

Les travaux prévus par Québec sur la route 105 au cours des deux prochaines années prévoient notamment de la réfection de la chaussée à Low, à Kazabazua et à Messines. Mais Chantal Lamarche se demande pourquoi l’Outaouais n’a reçu que 212 millions de dollars pour 2023-2025, alors que la Mauricie et les Laurentides en ont obtenu respectivement 308 et 406 millions pour la même période.

Même si des erreurs humaines peuvent parfois être en cause dans les accidents qui surviennent sur la route 105, Mme Lamarche déplore qu’il n’y ait pas de suivi au terme des enquêtes.

«Il faut qu’ils fassent quelque chose, insiste la préfète. La 105 est tellement utilisée qu’elle est quasiment rendue une autoroute. Tous les touristes, toutes les marchandises, tout le monde passe par là. […] Peu importe la raison [des accidents], il y a des investissements à mettre sur la 105.»

Un simplement éternuement au volant fait craindre le pire sur cette route, donne en exemple Chantal Lamarche, car même les accotements «font dur».