LeDroitSurMonOrdi.ca

UNE SYMPHONIE PÈRE-FILS

GENEVIÈVE BOUCHARD

QUÉBEC — Sur le fond d’une déclaration d’amour à la musique classique, Bruno Chiche signe, avec Maestro(s), un bel hommage à une relation père-fils imparfaite mais solide, incarnée par Yvan Attal et Pierre Arditi.

La prémisse de Maestro(s) est ancrée dans un quiproquo. Dans la famille Dumar, le père et le fils sont chefs d’orchestre et mènent chacun de leur côté une carrière étoilée. Leurs échanges, teintés d’une rivalité, sont un brin tendus mais demeure cordiaux.

Tandis que le fils Denis accepte un nouveau prix, François reçoit un coup de fil inattendu : on lui offre un poste à la Scala de Milan, un rêve ultime pour lui.

Le hic, c’est que cette consécration ne lui est pas vraiment destinée : la baguette de chef était plutôt offerte à Denis. Une erreur sur la personne qui va pousser les deux hommes à reconsidérer leur relation familiale.

Un véritable amour de la musique transpire de Maestro(s).

Dans les gestes étudiés des chefs, dans l’intention insufflée à une pièce ou une autre, dans le travail mis en exergue par des musiciens experts ou se sachant plus limités.

Bruno Chiche capte cette essence, portée de belle manière par Pierre Arditi et Yvan Attal dans un mélange de passion, d’égos et de fragilité.

Le film laisse d’ailleurs place à de longs segments musicaux qui viennent souligner la beauté de leur art et des interprètes qui le font vibrer.

Dans des rôles secondaires, Miou-Miou et Pascale Arbillot incarnent des femmes affirmées, qui soutiennent les hommes qu’elles ont épousés (même après une rupture), mais qui savent aussi les remettre à leur place.

La présence d’un petit-fils s’exerçant au piano même s’il ne compte pas suivre la voie familiale (Nils OtheninGirard, vu récemment dans

Couleurs de l’incendie) met également en perspective les tensions entre son père et son grand-père, sous la pression des projecteurs.

Mais aussi le fait que la musique, ce n’est pas non plus la fin du monde.

La partition de Maestro(s) explore au final toute une gamme d’émotions, dans un désir de reconnaissance et de réconciliation. On vous le donne en mille : ça va se passer avec un orchestre.

Maestro(s) est présenté au cinéma.

ARTS ET SPECTACLES

fr-ca

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/282561612423977

Groupe Capitales Media