LeDroitSurMonOrdi.ca

SAVOURER LES DEUXIÈMES CHANCES

GENEVIÈVE BOUCHARD gbouchard@lesoleil.com

À mi-chemin entre la comédie romantique et une réjouissante histoire de crime fomenté en famille, L’innocent de Louis Garrel surprend par son scénario et se déguste comme une rafraîchissante ode à la deuxième chance.

Avec beaucoup d’humour et un sens de l’aventure, L’innocent convie le cinéphile dans l’histoire d’amour naissante de Sylvie et Michel (Anouk Grinberg et Roschdy Zem), qui approchent la soixantaine.

Candide et en quête de joie, la première est la mère d’un jeune homme névrosé, Abel (Louis Garrel).

Le second sort tout juste de prison, ce qui n’a rien pour rassurer son nouveau beau-fils, qui peine à soigner un coeur brisé.

Pendant que le nouveau couple savoure son bonheur et se consacre à l’ouverture d’une boutique de fleurs, Abel mène l’enquête sur Michel avec sa meilleure amie, Clémence (Noémie Merlant).

Mais le charme de l’ex-détenu sera contagieux et une complicité entremêlée de méfiance va se tisser dans un clan tout neuf, appelé à collaborer le temps d’une parenthèse hors-la-loi.

À la barre de L’innocent, en plus d’interpréter le personnage d’Abel, Louis Garrel offre ici un film joyeux et très sympathique.

Il y a un aspect jouissif dans cette démonstration de désobéissance, surtout que l’objet du crime a quelque chose d’absurde.

Il y a surtout un côté romantique assumé, une célébration de l’amour retrouvé, du fait qu’il n’est pas trop tard pour y goûter.

Récompensée à la cérémonie des César pour son travail dans le rôle de Clémence, Noémie Merlant offre une performance pétillante dans L’innocent. Elle campe une jeune femme complètement libre et délurée, qui se prend vraiment au jeu quand la stratégie d’un braquage se met en place.

Dans un scénario original, lui aussi primé aux César, toute la distribution du film a d’ailleurs trouvé une belle matière pour développer des personnages intéressants.

Roschdy Zem en criminel au coeur tendre. Anouk Grinberg en indéfectible et naïve défenseure de l’épanouissement. Louis Garrel en endeuillé qui veut croire de nouveau.

Il n’y a rien de cynique dans L’innocent. Juste un amour du jeu, même quand ça frise le ridicule, une célébration du bonheur et un humour qui touche la cible.

L’innocent est présenté au cinéma.

ARTS ET SPECTACLES

fr-ca

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/282548727522089

Groupe Capitales Media