LeDroitSurMonOrdi.ca

UN «INCROYABLE OUTIL»

YVES BERGERAS ybergeras@ledroit.com

Depuis la parution de leur BD en France (à la fin janvier, soit deux mois avant sa parution au Québec), les séances de dédicaces auxquelles les deux coauteurs de L’agent double ont participé, notamment au festival d’Angoulême, semblent avoir donné raison à VoRo: «On a reçu énormément de témoignages, les gens s’ouvraient [ou] nous écrivaient après l’avoir lue, pour nous remercier, nous dire que ça représente beaucoup ce qu’ils ont vécu, les difficultés, l’isolement.»

VoRo, qui habite Rimouski – où se situe d’ailleurs son récit; certains lecteurs reconnaîtront sans doute quelques lieux de son «patelin» et de la région du Bic – avait approché la division BasSaint-Laurent de Santé Mentale Québec, pour s’assurer d’«utiliser les bons termes et respecter le mieux possible le cheminement du personnage».

OEuvre de fiction, L’agent double n’a pas de vertu thérapeutique, ni n’a jamais eu la moindre prétention pédagogique. Notamment parce que «tout est évidemment simplifié dans l’histoire». «C’est avant tout, et tout simplement, un thriller très accessible, [qui] se lit comme un bon Spirou», en dépit de ses thèmes «un plus plus lourds», rigole-t-il.

Pourtant, on a immédiatement envie d’en suggérer la lecture à quiconque se pose des questions sur le sujet, ou se sent déprimé ou impuissant.

C’est aussi le constat des auteurs. Lors des séances de dédicaces, «des médecins et des gens d’organismes qui travaillent avec ceux qui ont des problèmes de santé mentale nous disaient que c’est un outil incroyable parce que [le milieu] a juste des brochures et des documents qui ne touchent pas tellement les gens – surtout les jeunes adultes», partage VoRo.

Les lecteurs qui se sont «déjà sentis isolés», risquent de se reconnaître en Jasmin. L’identification, voilà «une porte d’entrée pour présenter ensuite des documents plus pédagogiques».

VoRo avait demandé à des organismes reconnus, qui oeuvrent dans le domaine de la santé mentale, de rédiger une préface pour sa BD. Ils ont tous décliné, s’étonne-t-il. «Les grands organismes sont frileux de s’acoquiner avec un livre qui peut être drôle. [...] Ils ne savaient pas comment ça pouvaient être reçu.

On se dit évolués [dans le domaine de la santé mentale] au Québec, mais il reste de grands pas à faire. On espère que Santé mentale Quebec va un peu ouvrir ses portes, là-dessus...»

ARTS ET SPECTACLES

fr-ca

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/282462828176169

Groupe Capitales Media