DERNIER REGARD SUR LA SAISON

Alors qu’il ne reste qu’une poignée de matchs à écouler à cette saison 2022-23, prenons le temps d’y jeter un dernier regard avant de s’attaquer aux séries.

LA SURPRISE

Même s’ils ont ralenti en fin de parcours, force est d’admettre que les Huskies de Rouyn-Noranda ont surpassé de beaucoup les attentes.

Les Huskies ont visiblement touché la cible dans leur magasinage de vétérans de 20 ans l’été dernier. Les Thomas Couture, Édouard Cournoyer et Tristan Allard ont amené du coffre à cette jeune équipe, qui tenait tête aux meilleures équipes de la ligue en première moitié de saison. Puis à la dernière période de transactions, le directeur-gérant Yannick Gaucher a résisté à la tentation de sortir des munitions pour étoffer à nouveau le groupe. À court terme, les Huskies ont sûrement souffert de cette décision mais à moyen terme, ils auront plus de jetons à dépenser quand ils seront réellement des aspirants. En attendant, cette équipe – menée d’une main de maître par Brad Yetman – a révélé une superbe progression collective.

LA DÉCEPTION

L’Armada de Blainville-Boisbriand devait se battre pour la coupe du Président.

Finalement, l’équipe de Bruce Richardson se débat en ce dernier week-end d’activités… pour entrer en séries!

Bien sûr, il y a des facteurs qui expliquent ça. L’équipe a frappé dans le beurre au repêchage européen. Patrick Guay ne s’est jamais pointé à Blainville, repêché à 19 ans puis mis sous contrat par les Golden Knights de Vegas.

Le directeur général Pierre Cloutier a compris après quelques semaines que son club allait être moins puissant qu’anticipé. Il a donc échangé Josh Lawrence, puis Alexis Gendron, ses deux meilleurs attaquants. Résultat: Bruce Richardson va à la guerre avec bien peu de soldats de qualité…

Bien que médiocre, le rendement sur la glace est moins pire que la performance aux guichets. Il y a eu un match sous la barre de 1000 en début mars au centre d’excellence Sports Rousseau. La majorité des matchs locaux sont disputés sous la marque des 2000. Le club est ouvertement à vendre, et la transaction serait imminente avec des hommes d’affaires qui veulent garder l’équipe dans la couronne nord. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont audacieux!

LA RÉCOMPENSE

La LHJMQ continue d’être une vitrine exceptionnelle pour les joueurs de 20 ans qui sont passés sous le radar des dépisteurs de la

LNH à leurs trois années d’admissibilité au repêchage. Cette saison, un de ces vétérans a paraphé un contrat d’entrée avec un club du circuit Bettman grâce à son brio.

Libre comme l’air, Alexandre Doucet flirte avec la moyenne du but par match depuis le début de la campagne. Quelques clubs de la LNH ont exprimé de l’intérêt, finalement ce sont les Red Wings de Steve Yzerman qui lui ont fait signer une belle entente de trois ans.

La Ligue canadienne placerait davantage de gars comme Doucet chez les pros si elle pouvait aligner cinq vétérans de 20 ans plutôt que trois par équipe. Malheureusement, pour l’instant c’est impossible car c’est l’une des clauses du contrat qui la lie à LNH. Si la LCH souhaite rouvrir cette entente, la LNH exigera que les surdoués de 19 ans puissent jouer dans la Ligue américaine plutôt que dans le junior. Ce que souhaite éviter à tout prix la LCH...

LA PARITÉ

Quinze des dix-huit formations du circuit ont un enjeu au classement lors du dernier week-end d’activités. Deux clubs se battent pour le championnat de la saison régulière, quatre pour la tête de l’association.

Il y a une course à trois pour les deux derniers laissez-passer en vue des séries.

L’Océanic et les Saguenéens se battent pour l’avantage de la glace en première ronde.

Et Cataractes et Voltigeurs se disputent le convoité cinquième rang de l’association Ouest, le dernier qui permet d’éviter les trois puissances de l’association au premier tour. Le calendrier a d’ailleurs prévu une série allerretour entre Cataractes et Voltigeurs en fin de semaine, ils vont donc régler ça entre eux!

Toutes ces bagarres font les délices des amateurs un peu partout dans la ligue. Ça ne peut que faire monter la température en vue de la vraie saison, qui s’installe dès la semaine prochaine.

LE CAUCHEMAR

Impossible de faire une revue des derniers mois sans parler de la crise politique et médiatique qui secoue le hockey junior. Des exemples d’initiations du passé font passer un mauvais quart d’heure à la LHJMQ, critiquée avec beaucoup de mordant… par des gens qui ne fréquentent ni les arénas, ni les organisations du circuit.

Le dossier des bagarres fait aussi couler beaucoup d’encre, même si la LHJMQ est la ligue junior au pays qui les punit les plus sévèrement. Les membres ont déjà annoncé que les règles seront à nouveau durcies en juin. La ministre Isabelle Charest a prévenu qu’elle exige non seulement une expulsion, mais aussi une suspension automatique pour ceux qui vont jeter les gants. Voilà un dossier épineux pour le nouveau commissaire Mario Cecchini, qui devra trouver une façon de plaire à ses nouveaux patrons et au gouvernement. Gilles Courteau, qui s’est senti obligé de démissionner il y a quelques semaines, n’a jamais réussi à faire les deux!