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Le chemin raboteux qui a conduit Dylan Ferguson à Ottawa

MARC BRASSARD mbrassard@ledroit.com

Dans la vie, il y a des fourches dans le chemin qu’il faut parfois décider de prendre, ou pas.

Nouveau gardien des Sénateurs d’Ottawa avec une histoire assez rocambolesque, Dylan Ferguson a été confronté à une telle fourche l’été dernier durant une randonnée en montagne dans sa Colombie-Britannique natale.

Accompagné de son entraîneur d’habiletés mentales, Peter Fry, ils faisaient une pause dans les bois lorsque le chien de celui-ci s’est mis à japper parce qu’il y avait du mouvement dans la forêt.

«On parlait de choses positives, ce qui est très puissant selon moi, puis soudain le chien, un demiRottweiler, s’est énervé et il est parti à courir lorsque deux ours bruns d’environ 400 livres sont sortis, a relaté Ferguson jeudi matin. Ils s’en venaient vers nous un peu plus loin sur le chemin. Mais ils sont partis d’un côté alors que nous étions à une intersection en forme de Y. C’était pas mal intimidant, je ne savais pas quoi faire. Après ça, tu peux faire face à pas mal n’importe quoi, j’imagine. C’est une bonne histoire.»

Fry lui a alors dit, tel que rapporté par The Athletic, que «jouer au Scotiabank Arena ne serait rien comparé à ça». Ferguson était alors un simple invité au camp des Maple Leafs de Toronto, qui lui ont fait signer un contrat des mineures éventuellement.

C’est parce que ces derniers avaient trop de gardiens en santé soudainement — entre autres avec le retour au jeu, ironiquement, de l’ancien Sénateur Matt Murray — que la carrière de Ferguson a pris un tournant inattendu à la fin février, les Senators de Belleville faisant son acquisition contre des considérations futures.

Ses bonnes performances avec le club-école (fiche de 5-1-0 avec une moyenne de 2,00 et un taux d’efficacité de ,935) ont poussé Ottawa à lui faire signer un contrat de la LNH, comme police d’assurance.

«Dylan Ferguson, c’est une très belle histoire. On en a fait l’acquisition en raison de toutes nos blessures (Cam Talbot et Anton Forsberg sont toujours au rancart), puis après avoir visionné quelques matches, j’ai dit à Ryan (Bowness, son assistant) de lui faire signer un contrat, il jouait si bien… On va voir ce qui va se passer, mais pour l’instant, il est de nos deux gardiens», a confié Dorion au Droit, qui l’a rappelé alors que le gardien d’avenir Mads Søgaard éprouvait des difficultés et que la confiance de D.J. Smith envers Kevin Mandolese ne semble pas très élevée.

Ferguson a été lancé dans la mêlée lundi à Pittsburgh et se retrouver face à face avec Sidney Crosby et Evgeny Malkin l’a moins énervé que sa rencontre avec les deux ours puisqu’il a repoussé 48 des 49 lancers dirigés vers lui, établissant une nouvelle marque d’équipe. Il est aussi devenu le sixième gardien à gagner un match pour Ottawa cette saison, un de moins que le record de la LNH.

Dire qu’il attendait un vol pour se rapporter à Wichita, dans l’ECHL, quand les Marlies l’ont échangé, lui qui n’avait disputé que cinq parties pour eux cette saison (fiche de 2-20, moyenne de 3,12 et taux d’efficacité de ,888).

Ferguson avait été un choix de septième ronde de Dallas en 2017, et deux jours plus tard, il a fait partie de l’échange qui a envoyé l’ancien défenseur des Sénateurs Marc Méthot aux Stars après sa sélection au repêchage d’expansion des Golden Knights de Vegas. Il a joué 9 minutes pour eux en 2017, rappelé d’urgence en raison de blessures, mais il a ensuite passé les trois années de son contrat d’entrée avec eux entre Henderson (LAH) et Fort Wayne (ECHL), gagnant un championnat avec ces derniers en 2021.

«Le plus important à travers tout ça, c’était de continuer à y croire et continuer à travailler très fort. Ce n’est pas tout le monde qui prend le même chemin pour se rendre où vous voulez aller, et le mien a certes été parsemé d’embûches. Mais je travaille aussi fort qu’il y a trois mois et l’important pour moi, c’est de ne pas être satisfait juste parce que certaines choses sont allées en ma faveur ici. Je dois garder la bonne mentalité et continuer à travailler... La rondelle est de la même grosseur, la glace également, il y a juste des gars différents qui prennent les lancers et c’est juste de se concentrer à arrêter la rondelle», pense le cerbère de 24 ans.

Dylan Ferguson était sur le banc jeudi soir lors de la visite du Lightning de Tampa Bay, et il espère maintenant obtenir un autre départ — auquel ses parents pourraient assister cette fois, sa mère était en voyage la semaine dernière et son père n’a pas pu se libérer pour aller de Vancouver à Pittsburgh — avant le retour au jeu possible de Cam Talbot.

«La balade a été amusante jusqu’à maintenant. J’ai hâte de voir ce qui s’en vient ensuite», lance-t-il à la fin de l’entrevue.

Il n’est pas le seul alors que son histoire improbable s’ajoute à celles de plusieurs autres gardiens qui ont marqué de différentes façons la petite histoire des Sénateurs, comme Andrew Hammond, Mike Brodeur, Mike Condon ou Magnus Hellberg, entre autres.

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2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

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