LeDroitSurMonOrdi.ca

LE FRANÇAIS LE PLUS «CAPÉ»

Pierre-Édouard Bellemare a inscrit son nom dans le grand livre des records du hockey cet hiver, et c’est presque passé sous silence. Lorsqu’il a joué son 608e match en carrière, il est officiellement devenu le Français le plus «capé en NHL».

Sans blague. C’était un grand titre dans le quotidien sportif L’Équipe.

«C’est vraiment arrivé», dit Bellemare. Il nous accueille à son casier dans le vestiaire avec un sourire.

«Honnêtement, oui, c’est un bel honneur. Je ne pensais pas que ça me donnerait de petits papillons, mais j’étais encore assez fier.»

«Surtout avec la situation de ma maman qui était très malade, à ce moment-là. C’était génial de pouvoir célébrer ça un peu avec elle, avant qu’elle parte.»

Bellemare nous annonce ça de façon très sereine. Sa mère, Frédérique Gallois, est décédée cet hiver.

En décembre, lorsqu’il a joué son 608e match, tout allait relativement bien.

«À ce moment-là, ma maman était en train de se remettre, un peu mieux, avant que les choses aillent encore mal. Du coup, elle était présente au moment où c’est arrivé. C’est quand même quelque chose de pas mal en tant que Français d’accomplir ça.»

Bellemare n’a jamais rêvé de se distinguer de cette manière.

Sa carrière a débuté chez lui, en Ligue Magnus. Quand il a pu quitter le pays pour tenter sa chance à l’étranger, c’est en Suède qu’il s’est retrouvé.

«C’est compliqué. Je viens d’un pays où le hockey n’est vraiment pas numéro un. Du coup, le rêve de la NHL n’est jamais vraiment arrivé. Ça n’a jamais été un but. Moi, j’ai toujours voulu m’entraîner pour être un peu meilleur pour aider mon équipe. C’était mon truc. Je n’ai jamais accordé d’importance aux statistiques.»

«Je ne suis pas fou. Je suis capable de me rendre compte de la discipline et du travail que j’ai dû faire pour en arriver là. Ça ne rend pas la chose moins jolie.»

Bellemare a été capable de prolonger sa séquence. Il a récemment franchi le plateau des 650 parties jouées.

C’est plus difficile récemment. Les acquisitions du Lightning de Tampa Bay, à l’approche de la date limite des transactions, ont créé de la compétition à l’interne. Il n’est plus assuré de son poste.

«Là, je suis dans une nouvelle phase où je me retrouve à ne pas jouer. C’est une compétition. Du coup, c’est de rester positif. Rester un bon joueur d’équipe. Je dois rester positif et attendre que mon tour arrive. La discipline et les bonnes habitudes de travail, ça paye toujours.»

D’AUTRES FRANÇAIS?

À 38 ans, Bellemare est bien conscient que l’âge de la retraite approche. Il pourrait facilement se donner le mandat d’aider une nouvelle génération de hockeyeurs français, par la suite. Il pourrait aider ses jeunes compatriotes à traverser l’océan pour tenter de battre son record.

Il n’est pas convaincu d’être l’homme de la situation.

«C’est difficile. J’ai créé ma carrière et ma personne, dans un sens où je n’ai pas le droit d’avoir d’excuses. Du coup, je pense que j’aurais beaucoup de mal à être coach. J’aurais beaucoup de mal à entendre des joueurs qui vont me sortir des excuses à trois francs, six sous.»

«Je ne dis pas non. Il ne faut jamais dire jamais. Grâce à ma carrière et à la personne que j’étais dans le vestiaire, des organisations m’ont toujours proposé de revenir après. Je ne suis pas prêt à m’arrêter. Je ne suis pas très bon à penser à ce qui va m’arriver, après. La raison pour laquelle j’ai eu du succès dans le hockey, c’est que je pense au match de ce soir. Ma concentration est sur ce que je peux faire, aujourd’hui, pour affecter demain.»

MAG SPORTS

fr-ca

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/282329684189993

Groupe Capitales Media