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NORMAL DE PAYER POUR UN DÉFAUT DE FABRICATION?

PAUL-ROBERT RAYMOND praymond@lesoleil.com

Selon la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), il serait «normal» de payer pour remplacer un produit qui a un défaut de fabrication. La société d’État a suspendu, quelques semaines avant le déploiement du système SAAQclic, son programme de remplacement gratuit de plaques d’immatriculation défectueuses.

On parle ici de celles dont la pellicule réfléchissante décolle et qui deviennent du coup illisibles. Pourquoi je vous reparle de ceci? C’est parce que j’ai écrit une chronique (lescoops.info/3naj56N) sur le sujet, il n’y a pas si longtemps. Dans celle-ci, j’interpellais les automobilistes à bien vouloir remplacer leur plaque endommagée et qu’il était possible de garder la même immatriculation. Et ce, tout à fait gratuitement.

Mais au cours des dernières semaines, j’ai reçu des courriels de lecteurs qui me spécifiaient que le programme n’existait plus et qu’il était également introuvable dans SAAQclic. Maintenant, il en coûte 12 $, peu importe si la plaque est défectueuse ou endommagée par négligence ou par accident. Dans ces deux derniers cas, la gratuité du programme maintenant suspendu ne s’appliquait pas.

À la SAAQ, on nous répond qu’il s’agit d’une «décision d’affaires». D’accord, si on comprend bien, vous avez un produit défectueux et c’est aux usagers de payer pour remplacer ou réparer l’objet en cause. Comme si un constructeur automobile faisait payer pour les réparations en lien avec un rappel qu’il a reconnu de surcroît.

Il faut souligner que lorsque le programme avait été lancé, il y a près de deux ans et demi, la SAAQ et son fournisseur reconnaissaient qu’il y avait un vice de fabrication. La porte-parole de la SAAQ avec qui j’ai eu une conversation téléphonique me disait «que le problème était réglé depuis le temps que le programme a été lancé». Ah oui? Si on ouvre grand les yeux, on voit plusieurs plaques «délaminées» sur la route chaque jour. Certaines dénudées complètement au métal.

Je crois qu’il serait pertinent de réactiver le programme de remplacement et de l’ajouter au «bouquet infini de services» dont la SAAQ se targue de vouloir offrir dans SAAQclic.

Lancé en novembre 2020, le programme de remplacement de plaques endommagées a permis de réimprimer 151 623 plaques d’immatriculation, entre novembre 2020 et décembre 2022.

LES VÉHICULES EN COPROPRIÉTÉ

Un autre problème que la transition vers SAAQclic a amené, c’est la «disparition» de véhicules en copropriété dans le système. Avant la transition, deux ou plusieurs personnes pouvaient acheter en copropriété un véhicule et leurs noms apparaissaient dans l’ancien système. Résultat : en accédant à votre dossier SAAQclic, vous n’y verrez pas ces véhicules. Il faut dorénavant désigner un responsable et cela n’est possible qu’en se présentant à un centre de service de la SAAQ. Impossible de faire ceci en ligne.

Et laisser le contrôle entièrement à un copropriétaire peut causer de sérieux problèmes, notamment dans le cas d’une séparation. Et on sait que dans de tels cas, ce n’est pas toujours chic. Un texte de ma consoeur de La Presse, Stéphanie Grammond (bit.ly/40eIhI4), explique en long et en large ce qui pourrait arriver.

On nous répond à la SAAQ qu’il n’y a pas de problème et que cette nouvelle façon de faire «offre plus de liberté aux usagers». On justifie cette décision au fait que «l’immatriculation n’est pas un contrat de vente».

AUTO

fr-ca

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/282175065367337

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