LeDroitSurMonOrdi.ca

Encore des miettes pour les francophones

JEAN-FRANÇCOIS DUGAS jfdugas@ledroit.com

Si le budget 2022 du gouvernement de l’Ontario avait laissé les francophones de la province sur leur faim, celui de cette année continue de leur offrir des miettes.

Le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, a annoncé aucun financement ou projet à saveur francophone jeudi à Queen’s Park. En fait, sauf 700 000$ additionnels ont été ajoutés au budget du ministère des Affaires francophones de l’Ontario (MAFO).

À première vue, on aurait pu même croire que le budget du ministère, piloté par Caroline Mulroney, avait subi une réduction de 300 000$, de 8M$ pour l’exercice 2022-2023 à 7,7M$ pour les prochains douze mois.

Or, l’an dernier, un investissement additionnel de 1M$, qui est venu à échéance depuis, s’est ajouté au financement de base de 7M$. Ce million a permis au gouvernement ontarien de numériser sa liste d’organismes désignés sous la Loi sur les services en français.

En tenant compte de l’inflation depuis un an, l’ajout de 700 000$ au budget actuel du MAFO représente un certain statu quo, toutefois.

«Après avoir engagé des dépenses sans précédent pour lutter contre la pandémie de COVID-19, le moment est venu de remettre la province sur la voie de l’équilibre budgétaire, a expliqué le ministre Bethlenfalvy dans son discours budgétaire. C’est pourquoi nous continuons de privilégier cette approche responsable et ciblée.»

VÉRITABLE STATU QUO

L’an dernier, le gouvernement de Doug Ford avait affirmé que la communauté francophone de l’Ontario «continue de croître» et qu’il crée les «conditions favorables pour soutenir le développement social, culturel et économique de la communauté franco‐ontarienne», annonçant très peu d’engagements concrets. L’histoire se répète cette année ou s’empire même: aucun projet n’est prévu à l’heure actuelle pour les francophones pour les 365 prochains jours.

Comment donc expliquer ce statu quo depuis deux ans?

«Nous dépensons beaucoup d’argent pour tous les Ontariens pour bâtir l’Ontario et créer des emplois notamment avec les (quelque) 700 000 Franco-Ontariens dans la province», s’est limité le ministre Bethlenfalvy

Il a plutôt louangé le fait que son gouvernement venait d’ajouter 49 places récemment dans une école francophone de sa circonscription. Aucune attention particulière N’empêche, les francophones ne semblent être que des Ontariens parmi tant d’autres aux yeux du ministre, eux qui n’ont reçu aucune attention particulière dans le budget.

«Nous investissons pour tous les peuples de l’Ontario», a-t-il simplement déclaré lorsque pressé par Le

Droit pour expliquer l’absence du mot «francophone» dans le budget de 187 pages.

En effet, il n’apparaît que deux fois lorsqu’il est question du MAFO.

Le mot «français» de son côté est utilisé à trois reprises pour identifier des projets au sein d’écoles francophones en cours de construction ou récemment achevés. Il est aussi utilisé dans les consignes pour obtenir plus de renseignements en français.

Outre ces mentions, c’est le désert en matière de francophonie.

RÉACTIONS DE L’AFO

«C’est un budget statu quo pour la francophonie ontarienne. C’est un budget sans éclat, tranquille, qui ne fait pas de vagues», a réagi le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Fabien Hébert, une heure après le dépôt du budget ontarien.

«Je pense que ça laisse la communauté francophone sur son appétit», a-t-il laissé entendre.

Ce dernier se réjouit quand même de la majoration au budget du MAFO.

«Cela devrait se traduire dans des changements et des améliorations pour la communauté francophone», espère-t-il, sans savoir avec certitude à quoi serviraient ces fonds.

«Nous aurons des discussions avec le ministère à savoir quels sont les investissements prévus.»

Sans que le budget cible spécifiquement les francophones, M. Hébert tient à souligner que des sommes supplémentaires seront consenties en santé.

«Nous nous assurerons d’effectuer des interventions pour que les communautés francophones reçoivent leur juste part. Nous savons qu’il y a de grands besoins en santé», indique le président de l’organisme représentant les Franco-Ontariens.

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

2023-03-25T07:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/281741273670441

Groupe Capitales Media