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L’HÔTEL DE VILLE EN FLAMMES

MATHIEU BÉLANGER

«Lorsque j’ai aperçu le ciel du centre-ville illuminé d’une lueur rouge orange, j’ai réalisé que la situation était sérieuse.»

Jean-Guy St-Arnaud, comme bien d’autres Hullois, se souviendra toujours de la nuit du 28 octobre 1970. Le Québec entier est encore sous le choc du meurtre du ministre Pierre Laporte aux mains de ses ravisseurs du Front de libération du Québec (FLQ). Lorsque son téléphone sonne à 4h du matin, M. St-Arnaud ne peut faire autrement que de s’inquiéter.

«Une voix au débit rapide me dit que l’hôtel de ville brûle et que je dois m’y rendre sans tarder, raconte-t-il. En route, je projetais ce que j’allais faire en arrivant. Qu’est-ce qui doit être sauvé? Aurais-je le temps d’y entrer? Je m’imaginais les choses à sortir, les documents importants à mettre en sécurité. En arrivant, j’ai vu que le 3e étage brûlait, que les flammes sortaient par le toit et que les fenêtres avaient éclaté. C’était comme un mauvais rêve.» Après les conflagrations de 1888 et 1900, Hull risquait à nouveau de perdre la totalité de ses archives.

Le troisième étage du vieil édifice de pierres taillées construit en 1901 risquait de s’effondrer à tout moment. M. St-Arnaud a tout de même obtenu la permission de l’officier sur place d’entrer pour aller chercher les documents importants qui sont au premier étage et dans les voûtes. L’eau coulait abondamment du plafond. La fumée commençait à s’infiltrer dans tout l’immeuble. «Aidé par le pompier qui m’accompagnait, j’ai réussi à sortir tous les livres et documents comptables que je croyais importants, raconte M. St-Arnaud. J’ai aussi fait mettre des toiles imperméables sur les voûtes et des classeurs importants. […] Les pertes ont été quasi inexistantes.» À l’exception de la totalité des plans d’origine des infrastructures municipales qui ont tous brûlé avec le troisième étage. Heureusement, ils avaient été microfilmés et des copies étaient entreposées au poste de police du boulevard Saint-Joseph.

Après l’incendie, le vieil hôtel de ville a été démoli et les bureaux municipaux ont été aménagés au Motel Fontaine Bleu, qui appartenait à la Commission de la capitale nationale (CCN). Ils y sont restés jusqu’à la construction des ateliers municipaux sur la rue d’Edmonton en 1976. «On est passé d’un hôtel de ville à un motel de ville», écrit l’ancien directeur des finances. Ce n’est qu’en 1981 que Hull a retrouvé un véritable hôtel de ville avec l’ouverture de la Maison du citoyen.

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2023-03-25T07:00:00.0000000Z

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