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TROIS DÉCENNIES D’ANECDOTES HULLOISES

Jean-Guy St-Arnaud a été pendant 35 ans l’un des fonctionnaires les plus influents de l’ancienne Ville de Hull.

MATHIEU BÉLANGER mabelanger@ledroit.com

Au sein des administrations des maires Thomas Moncion, Armand Turpin, Marcel D’Amour, Gilles Rocheleau et Michel Légère, il s’est retrouvé au coeur des décisions et des bouleversements qui ont marqué les Hullois dans la deuxième moitié du XXe siècle. Il publie ces jours-ci Les péripéties d’un fonctionnaire municipal au service des citoyens aux éditions L’Empreinte du Passant, dans lequel il raconte des centaines d’anecdotes qui deviennent autant de fenêtres ouvertes sur l’histoire de la Ville de Hull, mais vue de l’intérieur.

Certaines sont cocasses et mettent en scènes des personnages plus grands que nature alors que d’autres se déroulent dans des moments tendus dont plusieurs ont trouvé leur chemin jusque dans les livres d’histoire. L’incendie de l’hôtel de ville en pleine Crise d’octobre, en 1970, les expropriations pour faire place aux édifices fédéraux dans le centreville, la fusion municipale de 1974, le premier lock-out des cols bleus au Québec, aussi en 1974, l’affaire Dasken qui s’est rendue jusqu’en Cour suprême au début des années 1970, ou encore la négociation entourant la vente des Olympiques à Wayne Gretzky en 1985, Jean-Guy St-Arnaud ne manque pas d’histoires à raconter.

De son entrée au poste de commis au service de l’évaluation en 1955 jusqu’à sa sortie comme directeur général en 1990, l’homme originaire de Val-Tétreau aujourd’hui âgé de 87 ans a gravi tous les échelons de l’organisation municipale. Il a tour à tour été greffier adjoint et directeur du service des achats dans les années 1960 et à l’âge de 34 ans, en 1970, il devient directeur des finances et trésorier. L’ancien maire Jean-Marie Séguin le nomme ensuite directeur général adjoint en 1973. Il sera nommé directeur général en toute fin de carrière en 1990.

Le Droit l’a rencontré et a été autorisé à publier certains passages de son livre.

M. St-Arnaud affirme ne pas avoir de maire préféré. «Comme moi, ils avaient leurs qualités et leurs défauts, dit-il. Passer de Gilles Rocheleau qui avait un imposant profil économique à Michel Légère, plus axé sur le communautaire, ç’a été tout un changement. Avec Marcel D’Amour, c’était aussi des années où beaucoup de choses arrivaient en même temps.»

Plusieurs remettent aujourd’hui en question les grandes expropriations du fédéral dans les années 1960 et 1070, Jean-Guy St-Arnaud, pour sa part, n’en démord pas. C’était selon lui la chose à faire. «Hull était une ville industrielle pauvre, délabrée à l’époque et en quelques années, elle allait devenir une ville administrative, de haute gestion et de nouvelles idées, rappelle-t-il. Il fallait faire cette transformation, j’ai toujours été en faveur. J’étais trésorier de la Ville à l’époque. Je voyais bien les problèmes qu’on avait. Je voyais aussi les revenus qui allaient venir avec les édifices fédéraux. L’usine de filtration d’eau, l’Office d’habitation, des arénas, des centres communautaires; ça nous a permis de nous payer bien des choses. On avait besoin de ces revenus. À l’époque, les grosses industries comme E.B. Eddy bénéficiaient d’importantes exemptions de taxes offertes dans les années 1950 et 1960. Ce n’était pas très payant pour la Ville.»

Un chapitre complet du livre de M. St-Arnaud porte sur l’Affaire Dasken qui a fait les manchettes pendant des années et qui s’est rendue jusqu’à la Cour suprême. Le dossier est étudié dans les écoles d’urbanisme. C’est aussi devenu, avec le temps, un symbole de victoire de la mobilisation citoyenne. «Le maire Marcel D’Amour a dit qu’il démissionnerait si Dasken devait perdre devant les tribunaux et il a tenu parole, note l’ancien haut fonctionnaire. Pour la Ville, c’était toute une défaite.»

«Passer de Gilles Rocheleau qui avait un imposant profil économique à Michel Légère, plus axé sur le communautaire, ç’a été tout un changement.»

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