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LE PROJECTEUR SUR LIGHTEMOTION

par Julia Pagé / Le Droit

QUAND ON PARLE D’ARCHITECTURE ET DE DESIGN, ON NE PENSE PAS D’EMBLéE à L’IMPORTANCE DE LA LUMIèRE. Cependant, il suffit d’échanger quelques mots avec François Roupinian, président et fondateur de la firme montréalaise Lightemotion, pour que notre sensibilité à la lumière soit décuplée.

Passionné et enthousiaste, l’expert de la lumière se dit surtout fasciné par les émotions que celle-ci peut transmettre. Son ambition : faire du design d’éclairage intelligent et sans égo. De la lumière au service des gens et des espaces qu’ils habitent, tout simplement.

M. Roupinian sait bien que la lumière est avant tout une chose bien pratique, qui permet d’éclairer nos quotidiens et de vivre une fois le soleil tombé, mais ce n’est pas ce qui l’intéresse. « La lumière n’est pas qu’une commodité, explique-t-il. Elle crée des sensations, des ambiances ». Plus encore, il est convaincu que la lumière humanise les lieux et crée des connexions humaines. Rien de moins !

Humaniser les espaces à l’aide de la lumière n’est pas une ambition à la portée de tous. Ce genre de design nécessite une sensibilité et une attention au détail particulièrement accrue. Rien n’est laissé au hasard. Tout est calculé selon la fonction du lieu, la trajectoire du soleil, la vision des architectes, la culture locale et nombre d’autres facteurs qui sont, selon M. Roupinian, tous aussi essentiels les uns que les autres.

La lumière dans le sang

Celui qui travaille dans le design d’éclairage depuis plus de 30 ans a fondé Lightemotion il y a 20 ans. Sa passion pour la lumière remonte à bien plus loin. Dès l’adolescence, François Roupinian s’est découvert une forte sensibilité pour le design et pour l’éclairage. Il se satisfaisait des deux petites lampes de sa chambre, mais ajustait la luminosité des lieux selon ses activités. « Très tôt j’ai joué avec la lumière sans vraiment y réfléchir. J’étais surtout attiré par le côté sensoriel de la chose », raconte-t-il.

Plus tard, au début de l’âge adulte, il s’est laissé inspirer par les boîtes de nuit et la scène techno de Montréal, pour faire ses premières créations. « À l’époque, c’était les looks post-modernes, le béton et le métal, alors j’ai commencé à faire mes propres lampes. Je coulais du béton dans ma chambre et je faisais des abatjours en métal », se remémore-t-il en riant.

Tour du monde en lumière

Si certains voyagent pour voir les musées, les restaurants ou les grands monuments, M. Roupinian, lui, voyage pour les éclairer. Aujourd’hui, Lightemotion fait le tour du monde de Bruxelles à Singapour, en passant par Doha et Turin, avec des projets toujours plus ambitieux et toujours plus raffinés.

Pour M. Roupinian, chaque coin du monde est avant tout caractérisé par une lumière bien précise.

« Le soleil de 4 h n’est pas le même à Montréal et à Paris. Les couchers de soleil ne sont pas non plus les mêmes partout. Il faut aussi penser à la façon dont le soleil frappe les bâtiments et aux matériaux prédominants d’une ville », explique-t-il. Il en profite pour nous glisser à l’oreille qu’il prépare un projet d’envergure en Asie qui verra le jour d’ici peu.

Lever de soleil sur la capitale fédérale

Heureusement pour nous, à travers ses ambitions internationales, le directeur général de Lightemotion garde une place bien spéciale dans son coeur et dans sa tête pour des projets au Québec et dans la région de la capitale fédérale. Partout où il va, il est motivé par l’échange humain et le travail d’équipe, mais il avoue avoir été particulièrement charmé par la générosité et par la qualité des échanges avec les gens de la région. « Je déménagerais à Gatineau ou à Ottawa demain matin ! » dit-il le sourire dans la voix.

Quand il parle d’Ottawa et de Gatineau, il évoque d’emblée les levers de soleil qui passent à travers les bâtiments. C’est ce dont il s’inspire quand il travaille dans la région. D’ailleurs, il y a fort à parier que, sans le savoir, plusieurs ont été témoins du travail et du talent de M. Roupinian. C’est à lui qu’on doit entre autres l’éclairage du Centre de conférences abritant temporairement le Sénat canadien, du Centre national des Arts, du Postal B coin Elgin et Sparks, de l’édifice style beaux-arts du 180 Wellington, du Casino du Lac Leamy et du Musée Canadien de l’histoire, pour ne nommer que quelques-uns de ses projets. Il a aussi beaucoup travaillé sur la colline parlementaire et oeuvre présentement à éclairer les ailes est et ouest du Parlement.

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

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