DU NOUVEAU SUR LES PENTES DE SKI DE L’OUTAOUAIS LE FAT BIKE

Alors que la saison de ski est bien amorcée en Outaouais, le désir de reconnecter avec la nature depuis la fin du confinement a permis l’apparition de plusieurs activités de plein air méconnues.

Que ce soit le skijoring, le fat

bike ou encore le ski de randonnée alpine, les options pour profiter des plaisirs de l’hiver sont nombreuses.

« J’ai trouvé ça difficile d’attendre si longtemps avant d’avoir de la neige. Moi, en tout cas, ça a renforcé mon amour pour l’hiver, a confié le cofondateur et président de l’organisme Les Trois Sports, Xavier Plouffe. On le sait, pendant la pandémie, il y a eu beaucoup de gens qui se sont acheté un chien. Donc avec ces animaux qui sont plus présents dans nos vies, probablement que les gens se sont mis à faire plus de sports à l’extérieur avec leur chien ».

LE SKIJORING

Un chien et un humain, voilà les deux ingrédients principaux à la recette du skijoring. Cette activité consiste à traverser des sentiers en forêt en ski avec son animal de compagnie. Que ce soit en traçant son propre chemin en sous-bois ou encore en suivant le trajet de pistes larges et bien damées, c’est une occasion d’admirer la beauté des paysages hivernaux tout en permettant au compagnon canin de dépenser son énergie.

« Le skijoring, dans le fond, c’est faire du ski avec son chien attaché à la taille avec une laisse. Le chien court avec le skieur sur les sentiers forestiers », a renchéri le jeune sportif de 23 ans.

Comme tout sport, le skijoring requiert un minimum de technique. Le chien devra s’adapter à une nouvelle dynamique de traction, lui qui tire son partenaire. Il ne faut pas oublier qu’il pourrait aussi être intimidé par les longues lames au début du processus. L’humain, quant à lui, devra être en mesure de rester debout sur ses skis.

Pour les débutants, l’usage de « ski-raquette » — des skis courts, larges et très légers — est recommandé. Ce type d’équipement permet d’avoir une excellente portance sur la neige tout en facilitant la glisse dans la poudreuse.

Comme le ski de fond traditionnel, il est important de placer les pieds en position parallèle, ce qui permet d’avoir une meilleure stabilité. Cette version en mode « back

country » est plus accessible à ceux qui n’ont pas accès à des pistes bien entretenues ou encore ceux qui se sentent moins confiants en ski.

Ceux qui aiment le défi, la technique «pas de patin» pratiqué en compétition permet d’atteindre des vitesses phénoménales. En revanche, il faut être prêt à se relever plusieurs fois et à ne pas abandonner après la première journée, car rester debout sur ses skis sera plutôt difficile au début.

Pour cette version avancée, il est important de s’équiper de skis «skate» qu’il faudra farter et de bottes adaptées à ce style. L’accès à des pistes non étroites et en bon état, tout comme des centres de ski qui acceptent les chiens, est à prévoir aussi. Une fois une bonne technique en pas de patin acquise et l’équipement nécessaire pour pratiquer ce sport, dévaler les pistes enneigées sera une partie de plaisir tant pour le maître que pour son chien.

Généralement fabriqués en carbone ou en aluminium, les vélos à pneus surdimensionnés — ou fat bike — sont conçus pour résister aux chocs et aux intempéries. Ce choix de matériaux permet de maximiser la performance de la bicyclette tout en étant légère. Ce sont justement les gammes de qualité offertes et le prix adapté au public qui a permis l’expansion fulgurante de ces vélos issus des années 1980.

Les risques de dérapage sur la neige, la glace ou le sable sont grandement réduits dus à la largeur des roues, mais ce n’est pas tous les terrains qui sont adaptés pour ce type de vélo. La surface doit être en mesure de supporter le poids du cycliste et de sa bicyclette.

Lorsque le sol est bien ferme, il est aussi possible d’atteindre des vitesses impensables dans ces conditions avec un vélo de montagne régulier. Il faut cependant éviter de pratiquer ce sport après une tempête, car pédaler dans une quantité importante de neige poudreuse sera très exigeant, voire impossible.

«J’ai toujours voulu offrir un endroit à ces gens-là. Ce n’est pas nécessairement une pression, mais plus un désir de donner à la communauté», a raconté Alexandre Gaboury, nouveau propriétaire du Centre Vorlage.

Il n’y a pas seulement le Centre Vorlage qui offre des centres de piste à vélos à pneus surdimensionnés en Outaouais et ailleurs au Québec.

Dans la région, le club de golf Le Sorcier permet ce genre d’activité avec Le Harfang et ses 22 km de pistes. Montebello Vélo de montagne y est aussi associée sur ses sentiers damés de la seigneurie Louis-Joseph Papineau.

Le fat bike est également pratiqué au Parc des Montagnes noires de Ripon, dans le parc de la Gatineau et au Mont Ste-Marie.

Ailleurs au Québec, le Lac Delage, le Sentier du Moulin, le Bras du Nord et le Mont SainteAnne sont aussi des endroits privilégiés par les amateurs de ce sport durant la saison hivernale.

Si le principal essor de ce sport a débuté il y a huit ans, son succès n’en demeure pas moins important aujourd’hui. Le climat québécois adapté à cette activité hivernale explique en grande partie la popularité qui n’en finit plus de croitre.

LA RANDONNÉE ALPINE

La semaine dernière, environ 600 skieurs ont participé à l’inauguration de nouvelles pistes de randonnée alpine au Centre Vorlage.

L’évènement appelé Grimpe des Collines a permis à Vorlage de devenir le premier centre de ski de la région à autoriser la pratique de ce sport hors du commun.

Cette discipline délaisse les remonte-pentes et les télésièges au profit d’une montée en ski. Les fonds récoltés durant la journée ont servi à financer le programme de plein air de l’École secondaire Du Versant et les carrières des meilleurs triathloniens régionaux.

« On fait l’ascension d’une montagne avec des skis spéciaux et une fois rendus en haut, on change un petit peu la disposition du ski pour descendre comme si on faisait du ski alpin», explique encore une fois Xavier Plouffe.

Munis d’une peau de phoque synthétique, ces skis spéciaux permettent de gravir une montagne enneigée sans l’aide d’une remontée mécanique. Il s’agit d’un excellent moyen de s’éloigner de l’achalandage quotidien tout en découvrant de nouveaux paysages.

Quant au conditionnement physique, la montée est une épreuve d’endurance tandis que la descente fait travailler davantage la rapidité et la technique.

« Les gens ont redécouvert le désir du plein air », conclut Xavier Plouffe.

Le Lab-Le Droit est un lieu de création, de formation et de mentorat au coeur même du collège La Cité pour les étudiants du programme de journalisme.