Fréchette souhaite à Luneau de vivre l’euphorie d’un record

Les records sont faits pour être battus, mais ils sont précieux pendant le temps que ça dure.

Parlez-en à Martin Fréchette, qui partage le record du plus grand nombre de buts dans une saison par un défenseur des Olympiques.

En mars 2007, il a égalé le record de Peter Ratchuk en marquant ses 22e et 23e buts dans le 70e et dernier match de la saison à Shawinigan.

«Quelqu’un m’avait parlé de ce record à ma portée avec une ou deux semaines à jouer à la saison. Quand j’ai marqué le 23e but en troisième période, j’ai viré complètement banane! Le sentiment de satisfaction que ça m’a procuré était incroyable. J’aurai un pincement au coeur si ce record devait être effacé. C’est un sentiment de fierté d’établir un record, mais si Tristan Luneau peut vivre les mêmes émotions que j’ai vécues, je lui souhaite de vivre cette euphorie!»

Natif de Sherbrooke, Martin Fréchette est demeuré en Outaouais après son stage de quatre saisons avec les Olympiques entre 2003 et 2007. Il a épousé sa blonde de l’époque. Âgé de 36 ans, il travaille au service de protection parlementaire et il demeure impliqué dans le hockey par l’entremise de ses deux enfants. Il est même l’entraîneur-chef de l’équipe M13 AAA féminine de sa fille. La semaine prochaine, il sera à la cérémonie en l’honneur de son ancien coach Benoît Groulx.

Il suit encore les Olympiques d’un oeil distrait. Quand Le Droit lui a mentionné que son record était menacé par un adolescent de 18 ans, sa curiosité a été piquée.

«Je suis allé voir quelques vidéos des buts des Olympiques. Tristan Luneau est impressionnant à voir aller. Il est mobile et intelligent. Si j’avais seul un conseil à lui donner, ce serait d’essayer d’atteindre son objectif personnel en aidant l’équipe en premier.»

Choix de sixième ronde en provenance des Cantonniers de Magog, Martin Fréchette ne pensait pas devenir un défenseur offensif dans la LHJMQ. À sa première année, il avait été blessé sérieusement, mais les Olympiques avaient gagné la coupe du Président en 2004, puis Benoît Groulx l’a guidé afin qu’il devienne un défenseur plus engagé dans le jeu offensif.

«À partir de la deuxième saison, j’ai commencé à jouer environ 30 minutes par match. J’ai été surpris par ma progression rapide, mais avec le recul et la maturité, je réalise que rien de tout ça n’aurait pu se produire si je n’avais pas été aussi bien entouré. Quand tu as du succès offensif, c’est attribuable à un travail d’équipe.»

CLAUDE GIROUX A AIDÉ

Dans son année de 23 buts et 73 points en 70 matches à 20 ans, Fréchette avait Claude Giroux et Slava Trukhno avec lui sur la première unité de l’avantage numérique.

Il a récolté 42 points, soit 58 % de sa production offensive, sur le jeu de puissance cette saison-là. En comparaison, Luneau a obtenu 36 % de ses points sur l’attaque massive cette saison.

«La chimie entre Claude et moi opérait! Moi à la pointe et lui à sa place habituelle qu’il tient encore dans la LNH. Il m’a vraiment aidé à empiler les points.»

Martin Fréchette est tombé amoureux de l’Outaouais pendant son passage «trop court» chez les Olympiques même s’il s’est étiré sur quatre ans.

«C’est un cliché. On dit souvent que les meilleures années de la vie sont au hockey junior. C’est vrai!»

GANTS PERDUS, PUIS RETROUVÉS

Du moment où il a inscrit son nom dans le livre des records des Olympiques, il conserve le bâton du 23e but et sa vieille paire de gants.

Cette pièce de collection avait mystérieusement disparu lors d’un entraînement de l’équipe de sa fille cet automne. Martin Fréchette a eu la frousse. Il a lancé un appel à tous.

«Ce sont de vieux gants qui ne valent pas grand-chose pour un autre, mais pour moi, ils ont une valeur sentimentale.»

Les gants ont été retrouvés rapidement.

À ce jour, ils sont les derniers à avoir accompagné un défenseur des Olympiques à marquer 23 buts au cours d’une saison.