Les Bombes à 3, 2,1…

AMELIA MCGUIRE ST-ONGE Collaboration spéciale

La nouvelle série Les Bombes porte bien son nom.

À la fois poignante et attachante, cette mini-série de six épisodes plonge le téléspectateur dans l’univers de quatre femmes aux prises avec des dépendances.

Bien qu’un tel sujet soit difficile à projeter avec délicatesse à l’écran, l’autrice Kim Lévesque-Lizotte prend bien soin d’y ajouter bonne dose d’humour et d’espoir afin de mettre de l’avant cette réalité en avant plan.

Dans les deux premiers épisodes, quatre femmes se rencontrent au Catharsis, un nouveau centre spécialisé en dépendances, alors qu’elles devront partager une chambre commune pendant trois semaines. Un séjour qui ne s’annonce pas de tout repos, notamment avec les réalisations de Juliette (Olivia Palacci) sur ce qui l’habite, le mal-être d’Emma (Julie de Lafrenière) et le sevrage de Vicky (Sarah Desjeunes Rico).

Accro aux réseaux sociaux, Emma ne peut s’empêcher de créer des faux profils sur internet pour avoir l’attention qu’elle peine à obtenir dans le monde réel.

Le sexe envahit le quotidien de Claudine (Debby Lynch-White), qui empile les ébats avec des gars, des filles et même à deux ou à trois.

Vicky, avocate de métier, combat une addiction aux médicaments pour oublier les difficultés rencontrées dans son emploi pour le moins surchargé.

Pour sa part, la relation obsessive de Juliette envers le poker a presque eu raison de sa propre relation amoureuse, jusqu’àu moment où son mari la convainc de suivre une thérapie.

Durant cette cure, nos quatre bombes, en compagnie de trois autres membres du centre Catharsis — Jacynthe (Laetitia Isambert), Étienne (Félix-Antoine Duval) et Grégoire (Jean-François Mercier) —, seront forcés de prendre le temps de s’arrêter.

Jacynthe souffre d’orthorexique, Étienne d’un trouble obsessionnel compulsif et Grégoire est un bougon détestant au plus haut point parler de ses émotions. Un personnage avec des traits de caractère d’un trouble lié à l’achat compulsif.

Dans des confessions bouleversantes de la part des participants se trouvent une touche de sensibilité. La série mise sur l’importance des rencontres interpersonnelles dans ce processus de guérison.

Les téléspectateurs se retrouveront au travers des personnages attachants, qui tentent seulement de se sortir la tête de l’eau dans des moments plus difficiles. D’un côté, il y a l’excentrique Juliette qui prend beaucoup de place, parfois trop même. De l’autre, l’humanité d’Emma et son désir de plaire ressort.

Lorsque Juliette intègre de peine et de misère le centre, l’image est à l’envers pour nous montrer que son monde l’est tout autant à ce moment précis de l’histoire. Un exemple parmi tant d’autres qui permet à la série de nous transporter dans plusieurs mondes, et ce, avec une attention particulière à chaque détail.

PLACE AUX FEMMES RONDES

Réalisée par Pascal L’Heureux et écrite par Kim Lévesque-Lizotte, cette comédie dramatique part du désir des quatre actrices principales de mettre en valeur des femmes rondes sous tous leurs angles.

« Tout partait de ce besoin de faire exister nos corps à l’écran, d’expliquer Julie de Lafrenière. Les voir dans toute leur vulnérabilité, leur beauté, leur désir fragile de braver leur part d’ombre pour exister encore plus et tout ça, avec sensibilité et humour. »

Il y avait aussi une envie de montrer au public québécois qu’il est possible de se faire une place dans l’univers télévisuel, peu importe ton poids et ton physique.

« Les Bombes, c’est un projet qu’on porte depuis presque 11 ans Oli, Julie, Sarah et moi, confiait Debbie Lynch-White. C’est une histoire d’amitié, de sororité, d’humanité, de découverte de soi et de réparation. C’est la puissance des rencontres quand la vie nous envoie des bouttes de garnottes.»

Le premier épisode de la série

Les Bombes sera diffusé le jeudi 2 février sur les ondes de Séries Plus.

Le Lab-Le Droit est un lieu de création, de formation et de mentorat au coeur même du collège La Cité pour les étudiants du programme de journalisme.