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HOCKEY: L’OPTION COLLÉGIALE

IAN BUSSIÈRES ibussieres@lesoleil.com

De plus en plus de jeunes hockeyeurs qui ne réussissent pas à se tailler une place dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) optent pour la Ligue de hockey collégiale affiliée au Réseau de sport étudiant du Québec (RSEQ), un circuit dont la première division n’a rien à envier à la Ligue de hockey junior AAA. Le Soleil s’est entretenu avec Martin Bernard, entraîneur-chef des Filons du Cégep de Thetford, qui a fait le saut au niveau collégial après 12 ans dans la LHJMQ.

«Notre ligue est encore méconnue et mériterait plus de visibilité. Moi, j’ai coaché dans le junior majeur et je constate que de plus en plus de jeunes joueurs qui ont besoin de plus de temps pour se développer choisissent maintenant le hockey collégial», a déclaré Bernard au Soleil, quelques heures avant un entraînement des Filons.

Bernard fait aussi remarquer qu’il n’est pas le seul pilote du circuit à avoir une bonne expérience dans des niveaux de jeu plus élevés. «Tu as Guy Chouinard avec les Lions du Collège ChamplainSt. Lawrence, Éric Messier avec les Rebelles du Cégep de SorelTracy et Stéphan Lebeau avec les Cougars du Collège ChamplainLennoxville. C’est une ligue très bien structurée, et ce n’est pas une ligue facile. Il faut des jeunes sérieux, car ils doivent réussir leurs cours pour pouvoir jouer.»

Les Filons semblent avoir bien réussi le mariage entre l’excellence scolaire et l’excellence sportive de leurs étudiants-athlètes puisqu’ils trônaient en tête du circuit collégial avant la pause des Fêtes.

AUCUN REGRET

Plusieurs hockeyeurs qui ont grandi dans les programmes sports-études choisissent l’option collégiale.

«Nous offrons le même encadrement, pas d’entraînement le soir, plus d’entraînements le jour et des matchs joués essentiellement la fin de semaine», poursuit Bernard, qui a lui-même été convaincu de tenter l’aventure par un ancien collègue de la LHJMQ, l’ex-entraîneur Alain Rajotte maintenant responsable des sports au Cégep de Thetford.

«J’ai dit oui et je ne regrette pas du tout. Moi et mon adjoint [l’ex-gardien des Nordiques et des Canadiens Stéphane Fiset] sommes tous les deux embauchés à temps plein et nous sommes traités aux petits oignons. Je suis obligé de te dire que je ne m’ennuie pas du junior majeur!», explique celui qui avait passé dix ans comme entraîneur des Cantonniers de Magog au niveau midget AAA avant de faire le saut dans la LHJMQ comme adjoint de Mario Durocher chez les Tigres de Victoriaville, puis de devenir entraîneur-chef avec les Tigres, les Cataractes de Shawinigan et le Drakkar de Baie-Comeau.

«Ici, la dynamique est différente. Les jeunes choisissent de plus en plus de venir dans le réseau collégial parce que ce sont eux et leurs parents qui décident où ils veulent aller. Ils ne sont pas soumis à un repêchage. Nous avons des jeunes qui ont été retranchés par le junior majeur, d’autres qui arrivent directement des rangs midget et d’autres qui choisissent cette voie pour conserver leur admissibilité pour les universités américaines», poursuit Bernard.

UN CADEAU POUR 2023

Pour lancer l’année 2023, Bernard a par ailleurs décidé de faire un cadeau à ses joueurs en organisant un voyage en France où les Filons ont affronté des équipes françaises de première et deuxième division et une formation U20 en plus de faire un stage d’immersion de huit jours dans des familles de l’Hexagone.

«J’ai organisé ça avec Romain Guibet, avec qui j’avais dirigé l’équipe française des moins de 18 ans en 2012-2013. Auparavant, on allait chaque année dans des showcases aux États-Unis. C’est bien, mais tout le monde fait ça. J’ai décidé de concocter un circuit pour voir à quel niveau français correspondait notre calibre de jeu», indique Bernard.

Les Filons se sont ainsi frottés aux Ours de Villard-de-Lans (deuxième division), aux Spartiates de Marseille (première division) et à la formation U20 des Rapaces de Gap. «C’est intéressant pour eux, car ils affrontaient des hockeyeurs professionnels, des hommes, et on a ainsi pu constater que le hockey collégial québécois se situait quelque part entre la deuxième et la première division française, cette dernière étant le niveau juste derrière la Ligue Magnus», indique l’entraîneur des Filons.

«Ça a aussi montré à nos joueurs qu’il y avait des opportunités làbas s’ils voulaient continuer à jouer au hockey en Europe. Il y a aussi déjà des dirigeants d’équipes de France qui ont été impressionnés par nos joueurs et vont continuer à suivre de près certains d’entre eux», poursuit-il.

Au-delà du sport, les hockeyeurs des Filons ont aussi vécu une expérience culturelle extraordinaire selon leur entraîneur. «Chacun de nos 22 joueurs a été placé dans une famille dans laquelle il vivait en pension pendant huit jours. Ils ont ainsi pu découvrir la région, la nourriture, en plus de créer des liens avec leur famille d’accueil. Il y a même une famille qui possédait un petit avion et qui a amené son pensionnaire en expédition pour survoler les Alpes», conclut Bernard, qui voudrait répéter l’expérience aux deux ou trois ans pour que tous les joueurs du programme thetfordois puissent éventuellement y participer.

MAG SPORTS

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

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