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Vany n’a pas fini

Vanessa Lepage-Joanisse n’a jamais frappé aussi fort. Elle n’a jamais été aussi légère et explosive sur ses pieds.

MARTIN COMTOIS mcomtois@ledroit.com

Surtout, l’ancienne championne canadienne chez les 81 kg n’a jamais été autant affamée de boxer.

Ça se voit dans ses yeux et son sourire. Ça se voit aussi dans chaque coup de poing donné et chaque déplacement effectué avec son coach dans le ring.

Cette fois-ci, l’idée d’un retour à la compétition semble sérieuse. L’athlète originaire de la Petite-Nation espère remonter bientôt dans le ring pour la première fois en plus de cinq ans.

«Ça fait quatre mois que je m’entraîne avec Stéphane», affirme la femme âgée de 27 ans en parlant de son entraîneur au club BG de Buckingham, Stéphane Joanisse.

Son dernier combat remonte à l’été 2017 au Mexique. Lepage-Joanisse avait encaissé un cuisant revers en championnat du monde des poids lourds de la WBC.

Depuis cette sortie, elle a dû composer avec des problèmes de santé et surmonter des défis personnels, dont une commotion cérébrale et des blessures reliées à un accident de voiture.

Pendant cette période, il y a eu aussi deux tentatives de retour sans succès, dont un durant la pandémie.

«Je trouve Vanessa plus sereine que dans le passé. Il y a une grande amélioration au niveau de la maturité. C’est comme s’il y a beaucoup de problèmes personnels qui ont été réglés», affirme Stéphane Joanisse.

Sa protégée hoche de la tête en entendant le commentaire.

«Oui, c’est vrai», reconnaît Vanessa Lepage-Joanisse.

Le coach se souviens d’une discussion tenue avec la boxeuse.

«À un moment donné, tu dois mettre les choses au clair, souligne Stéphane Joanisse. C’était: va régler tes affaires et quand tu seras vraiment prête pour un retour et motivée à le faire pour les bonnes raisons, tu m’appelleras. Sinon, ne dérange pas les gens.»

De son côté, Lepage-Joanisse affirme «ne pas être la même Vany que lorsque j’ai arrêté après mon combat de championnat du monde».

«Je suis mieux encadrée que dans le passé. J’ai une physiothérapeute et une ostéopathe qui me suivent chaque semaine. J’ai aussi un préparateur physique (...) Il m’a permis de travailler sur mon explosion dans le ring», dit-elle.

«Je n’ai jamais été aussi sérieuse. Je traîne même ma petite balance partout avec moi», ajoute-t-elle en riant.

Concernant sa perte de poids, Lepage-Joanisse a fait osciller l’aiguille de la balance à 184,5 livres dans les derniers jours.

«Je n’ai jamais pesé de la sorte quand je boxais à l’époque. Je me sens plus explosive et plus forte.»

La boxeuse avoue «avoir tapé 315 livres» à un certain moment dans les cinq dernières années et demie.

«Après le championnat du monde, j’ai eu une commotion et un accident de voiture. La Vanessa qui s’entraînait tous les jours ne pouvait plus faire ça. Je me suis alors mise à manger mes émotions (...) À un certain moment, je me suis regardée dans le miroir et je me suis dite: ark, est-ce vraiment l’image que je veux projeter de moi.»

La perte de poids a été progressive par la suite. Puis le goût de boxer est revenu.

Au point où maintenant, elle se dit même prête à se battre chez les mi-lourds si nécessaire. Car son entraîneur et elle ont déjà entamé les démarches auprès de divers promoteurs pour obtenir un combat d’ici le printemps.

La principale intéressée détient déjà son permis de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec.

Sauf que le bassin d’adversaires, autant chez les poids lourds que mi-lourds, est restreint.

«Nous avons eu une offre de New York, il y a deux ou trois semaines, pour affronter une fille qui compte 11 victoires et une défaite. Mais ça devait se faire à 168 livres», souligne Stéphane Joanisse.

«Nous ne descendrons pas jusque là», précise-t-il.

Vanessa Lepage-Joanisse, qui montre une fiche de 3-1, 1 KO chez les pros, aimerait bien pouvoir se battre éventuellement à Gatineau. Le groupe Eye of The Tiger Management (EOTTM) doit organiser un gala à la fin de l’été prochain au Casino du Lac-Leamy.

En attendant de remonter dans le ring, la droitière poursuivra sa préparation en effectuant notamment quelques rondes d’entraînement avec une boxeuse d’EOTTM, Mary Spencer.

«Je suis en bonne condition physique. J’attends juste un appel pour me battre», affirme Lepage-Joanisse, qui travaille de jour comme éducatrice en petite enfance à Mont-Laurier.

«Je veux voir où tous mes efforts peuvent m’amener... Je veux montrer que je suis capable de revenir, qu’elle n’est pas terminée la Vany!»

MAG SPORTS

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

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