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PROXIMITÉ PME UNE RELÈVE À DEUX TÊTES

Topring a adopté un modèle de coprésidence

PIERRE THÉROUX Collaboration spéciale p.theroux@videotron.ca En collaboration avec l’École d’Entrepreneurship de Beauce

Il y a deux ans, Anne-Catherine Ménard prenait la relève de son père Louis à la tête de Topring. Après dix ans de préparation, elle était fin prête à reprendre le flambeau de cette entreprise familiale de Granby lancée en 1979. Mais la poursuite de cette aventure allait se faire en adoptant un modèle de coprésidence.

«C’était la meilleure décision à prendre. À deux, on peut se répartir les tâches et accomplir plus de choses. On peut se challenger et ça nous aide à prendre des décisions plus réfléchies. Ça enlève aussi la pression de diriger seule une entreprise», fait valoir la coprésidente de cette PME qui distribue quelque 10 000 produits liés aux systèmes d’air comprimé, tels que des systèmes de tuyauterie, des équipements de traitement de l’air ou encore des outils et accessoires pour des entreprises manufacturières et de la construction partout au pays.

Anne-Catherine Ménard assure la coprésidence avec Frédéric Théroux qui a joint l’entreprise en 2004 comme responsable des finances, de l’administration et de l’informatique, avant d’être nommé directeur général en janvier 2013. «Nous sommes complémentaires et avons chacun nos forces», souligne celle qui s’est spécialisée en marketing pendant ses études en administration à HEC Montréal et s’occupe aussi de la stratégie et de la culture organisationnelle au sein de l’entreprise.

QUI PREND LES DÉCISIONS ?

Avant d’adopter un tel modèle, Anne-Catherine Ménard et Frédéric Théroux en avaient discuté ensemble, en analysant entre autres ce que serait leur rôle respectif et en se renseignant également auprès de la famille Germain qui a piloté la création et le développement de ce groupe hôtelier de Québec en misant sur deux coprésidents et leur complémentarité.

Mais encore fallait-il aussi convaincre son père du bien-fondé d’assurer la relève en implantant une direction à deux têtes. «Il était hésitant, mais il a convenu que l’idée avait du bon et il s’est rallié à notre volonté de travailler ensemble», explique Mme Ménard.

Gérer une entreprise amène évidemment son lot de décisions à prendre. Alors, qui tranche s’il y a des désaccords ? «On arrive toujours à s’entendre. Peut-être pas toujours du premier coup, mais l’important c’est d’en discuter et de le faire avec beaucoup de respect et d’écoute. C’est rare que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde, sinon ça fait juste retarder la décision», répond Mme Ménard.

Elle ne souhaitait pourtant pas prendre un jour les rênes de l’entreprise familiale qui emploie aujourd’hui 70 personnes. «Ça devait être mon petit côté rebelle. Je ne voulais pas que mon avenir soit tracé d’avance. J’avais envie de voler de mes propres ailes», explique l’entrepreneure de 44 ans.

ACQUÉRIR DE L’EXPÉRIENCE AILLEURS

Après ses études universitaires, elle travaillera comme agente marketing à la SAQ puis comme coordonnatrice marketing dans une petite agence familiale de vins et spiritueux. Ces diverses expériences de travail lui ont permis d’acquérir des connaissances et des façons de faire qui l’aident grandement aujourd’hui. «Ça m’a aussi aidé à prendre ma place et à gagner en assurance», précise-t-elle.

C’est aussi au sein de cette agence familiale qu’elle s’est rendu compte qu’elle aussi pouvait travailler dans l’entreprise de son père. Elle joint donc Topring en 2007, à titre de coordonnatrice au développement de produits, avant de gravir les échelons pour en devenir la directrice marketing.

«C’était important de faire mes preuves et de ne pas être considérée seulement comme la fille de. Ça m’a permis de gagner en crédibilité auprès des employés et aussi de faciliter le cheminement vers la relève», estime-t-elle.

Ses frère et soeur Alexandre et Marie-Christine Ménard font aussi partie de cette relève longuement préparée par leur père. Tous deux, respectivement directeur des ventes et chargée des projets spéciaux et formation, ont également étudié à HEC Montréal et fait leurs apprentissages dans d’autres organisations avant de rejoindre leur soeur aînée.

«Au début du processus, notre rôle n’était pas clairement défini. Mon père voulait simplement qu’on apprenne les rouages de l’entreprise. Il nous coachait selon nos compétences et intérêts qui étaient différents. En disant que, le temps venu, les choses allaient se placer d’elles-mêmes», souligne Anne-Catherine Ménard.

Topring a mis en place un comité d’actionnaires, composé des trois enfants et de Frédéric Théroux qui détiennent l’entreprise à parts égales, auquel participe également Louis Ménard à titre de président du conseil d’administration. Un conseil de famille a aussi été créé afin de discuter d’autres aspects qui ne sont pas reliés directement à la gestion de l’entreprise, notamment la question du patrimoine familial.

AFFAIRES

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

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