LeDroitSurMonOrdi.ca

Nouvelles mines pour la filière électrique: les municipalités y croient

Daniel Côté - Président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Gaspé Benoit Lauzon - Maire de Thurso et préfet de la MRC de Papineau

Àla veille de l’ouverture de la session parlementaire, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) souhaite mettre en lumière un enjeu qui a récemment pris une ampleur considérable : l’augmentation du nombre de titres miniers. Plusieurs régions qui ne sont pas traditionnellement considérées comme minière, comme les Laurentides, l’Outaouais, la Mauricie, Lanaudière et le Bas-Saint-Laurent, vivent ce phénomène.

Aujourd’hui, environ 11,3 millions d’hectares de territoire font l’objet de titres miniers au Québec, soit l’équivalent de la superficie totale de la Belgique, du Danemark et de la Suisse réunis.

Cet engouement est causé par la présence de minéraux et métaux dits critiques et stratégiques (MCS), comme le cuivre, le graphite, le niobium, le zinc, le cobalt, le nickel, le titane et le lithium, dans le sous-sol du Québec. Ce sont des métaux de plus en plus prisés, essentiels à la fabrication de batteries ainsi que de produits technologiques, indispensables à la transition énergétique. Le gouvernement du Québec a fait du développement de la filière électrique, de l’extraction des minéraux en passant par la fabrication des batteries jusqu’à leur recyclage, une de ses priorités. Nous adhérons à cet objectif. C’est un projet ambitieux, mais qui apporte aussi son lot de défis.

En raison de leur nature extractive, les activités minières ont nécessairement un effet sur l’environnement, soulevant des préoccupations auprès de la population. Certaines portions du territoire visées par des titres miniers sont déjà utilisées à d’autres fins, par exemple pour des activités de villégiature ou récréotouristiques. D’autres espaces contiennent des sources d’eau potable qui permettent la recharge des nappes phréatiques, ou sont à proximité de zones habitées.

Depuis 2016, les MRC ont le pouvoir d’identifier des territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM), mais la décision finale revient au gouvernement du Québec, qui consulte le ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Toutefois, les critères déterminés par le gouvernement sont trop précis pour tenir compte de la diversité des cas observés à travers le Québec, ayant comme résultat le refus de la demande. Ce fut le cas notamment du Mont Rigaud, ou encore du Lac Écho dans la MRC de Papineau.

RECOMMANDATIONS CONSTRUCTIVES

L’Union a mis de l’avant des propositions concrètes lors d’un grand forum sur l’intégration des activités minières, qui s’est tenu à Gatineau jeudi dernier. Par le biais d’une déclaration forte, les municipalités du Québec proposent des recommandations constructives pour s’assurer que le milieu municipal détienne les outils nécessaires afin que l’exploitation des minéraux critiques et stratégiques du Québec constitue une véritable occasion de développement territorial. Par exemple, l’Union recommande de reconnaître formellement la valeur économique, sociale et culturelle de la villégiature dans la loi et, également, que l’acceptabilité sociale par les communautés locales et par les municipalités concernées constitue un prérequis pour tout projet minier.

La déclaration fait une démonstration claire : les municipalités sont les mieux placées pour assurer l’intégration harmonieuse des activités minières aux territoires en raison de leurs responsabilités structurantes en aménagement du territoire.

L’UMQ est déjà au travail et est prête à collaborer avec le gouvernement du Québec. L’approche préconisée pour développer la filière électrique québécoise se doit d’être gagnant-gagnant pour toutes les régions.

OPINIONS

fr-ca

2023-01-28T08:00:00.0000000Z

2023-01-28T08:00:00.0000000Z

https://ledroit.pressreader.com/article/281883007476660

Groupe Capitales Media