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En route vers la réouverture de Wellington

CHARLES-ANTOINE GAGNON cagagnon@ledroit.com

Le Comité des transports de la Ville d’Ottawa a approuvé à l’unanimité jeudi une motion recommandant la réouverture de la rue Wellington à la circulation automobile, une décision qu’entérinera ou non le conseil municipal à sa réunion ordinaire du 8 février.

L’artère devant le Parlement a été fermée à la circulation lors de l’arrivée du Convoi pour la liberté à la fin janvier 2022. La portion entre les rues Bank et Elgin est demeurée interdite aux véhicules après le départ des camions, plus de trois semaines plus tard.

La rue ne pourra toutefois être rouverte avant le 1er mars puisque la Ville doit réinstaller des feux de circulation aux intersections des rues Metcalfe et O’Connor, doit retirer les blocs de béton placés pour interdire le trafic automobile et ajouter une piste cyclable.

Rouvrir la rue Wellington facilitera la circulation des véhicules dans le coeur du centre-ville, ce qui atténuera l’impact sur la circulation à la fois du retour au travail d’employés fédéraux et de la réduction prévue de voies de circulation en raison de travaux de construction dans le secteur, a précisé la Ville.

REPENSER L’ARTÈRE

Au cours des prochaines semaines, des prochains mois et des prochaines années, la Ville, le gouvernement fédéral, la Commission de la capitale nationale et les forces de l’ordre devront tenir des conversations sur l’avenir de l’artère et comment la repenser alors que plusieurs veulent voir la rue Wellington sur la colline parlementaire être un endroit interdit aux véhicules, être un lieu de rassemblement ainsi qu’un endroit où célébrer la démocratie.

«Je crois que nous convenons tous que quelque chose doit être fait avec cette rue. Ce qui manque ce sont nos partenaires du gouvernement fédéral. On entend des crickets. Si c’est ce que ça prend pour énergiser la discussion et les faire venir à la table, je suis très heureux de faire ça», a indiqué le président du Comité, le conseiller Tim Tierney (quartier Beacon Hill-Cyrville).

Rappelons que le Convoi pour la liberté avait attiré plusieurs centaines de camions de partout au Canada du 28 janvier 2022 au 20 février 2022. Ceux-ci ont envahi et occupé le centre-ville d’Ottawa, notamment la rue Wellington sur la colline parlementaire, pour manifester leur mécontentement devant certaines des obligations sanitaires liées à la COVID-19 imposées par le gouvernement Trudeau.

BAIGNOIRE À REMOUS

Les parfums de barbecue, de cigarettes, de cannabis et de diesel avaient agrémenté l’air de la rue pendant quelque 24 jours avant que la police n’intervienne à la suite de l’adoption de la Loi sur les mesures d’urgence. Musique, jeux gonflables, discours et la fameuse baignoire à remous ont notamment ponctué la manifestation sur la rue Wellington.

Le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, a récemment indiqué qu’il penchait pour la réouverture de la rue puisque, pour lui, les barricades en béton sont un rappel de la présence du Convoi pour la liberté.

Certaines personnes qui ont participé à la manifestation de l’année dernière voulaient répéter l’expérience et souligner le premier anniversaire du mouvement. L’événement a cependant été annulé, et on a ensuite parlé de la tenir à Winnipeg.

Le Service de police d’Ottawa (SPO) dit continuer de suivre de près la possibilité de manifestations par véhicules ou passant par la ville d’ici la mi-février.

«Les résidents et commerçants pourront constater, de temps à autre, une présence policière accrue au centre-ville et ses alentours. Même si nous ne voyons pas de renseignement spécifique indiquant qu’il y aura des manifestations à grande échelle à Ottawa, il y a une réelle possibilité de manifestations et nous aurons en place des plans en matière de ressources, de logistique, de circulation et remorquage, ainsi que de dotation d’effectif pour répondre à tout type de scénario et nous ne permettrons pas aux conditions qui donnèrent lieu au convoi de février 2022 de se reproduire», a indiqué le SPO.

CÉLÉBRER LA DÉMOCRATIE

En entrevue avec Le Droit plus tôt cette semaine, le député libéral fédéral d’Ottawa-Centre, Yasir Naqvi, disait s’opposer à l’idée de rouvrir l’artère, même à court terme. Selon lui, il faut profiter de l’occasion pour animer l’espace pendant que l’on réexamine l’avenir du secteur. C’est d’ailleurs ce que beaucoup d’intervenants de la communauté qui s’opposent à la réouverture ont fait valoir devant les membres du Comité des transports.

«C’est une occasion unique pour nous de repenser la rue Wellington, tout juste devant la colline parlementaire. C’est l’occasion de rendre cet espace plus amical pour les piétons. Ça permettrait non seulement aux Canadiens de célébrer leur démocratie, mais aussi de manifester pacifiquement contre le gouvernement, s’ils choisissent de le faire, quelque chose qui est essentiel dans notre démocratie. Je ne crois pas que d’avoir des autobus et des voitures circulant sur la rue Wellington faciliterait cet aspect», a-t-il partagé.

L’élu a aussi tenu à mentionner l’idée du projet de tramway reliant les centres-villes d’Ottawa et de Gatineau et qui passerait rue Wellington.

«Il faut saisir l’occasion. S’il y a une chose de positive à retenir de l’occupation, et il n’y en a pratiquement aucune selon moi et la communauté, est que nous avons l’occasion de fermer la rue Wellington et d’imaginer ce à quoi elle pourrait ressembler, ce qui permettrait non seulement d’assurer la sûreté et la sécurité, mais aussi de célébrer nos institutions démocratiques et d’en faire un endroit

La rue ne pourra toutefois être rouverte avant le 1er mars. — LE DROIT, PATRICK WOODBURY

attrayant pour les gens et pour les visiteurs», a souligné M. Naqvi.

ZAC

Le directeur général de la Zone d’amélioration commerciale de la rue Sparks, Kevin McHale, était heureux de la décision du Comité des transports car la fermeture de la rue, ainsi que des rues Metcalfe et O’Connor, entre les rues Queen et Wellington, ont causé du tort à ses membres, soutient-il.

«C’est bien d’entendre des conversations sur comment animer un tel endroit. Le financement sera une bataille et qui sera responsable de la programmation ? La chose importante pour nous est que nous soyons partie prenante de cette conversation. Nous avons beaucoup d’expérience dans la tenue d’événements et comment gérer un espace piétonnier. Nous avons une idée des coûts aussi», a indiqué M. McHale.

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