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UNE RELANCE EN DENTS DE SCIE

LA PéRIODE ESTIVALE ET LA CAMPAGNE DE VACCINATION REDONNENT UN PEU DE CARBURANT AUX AGENCES DE VOYAGES qui ont vu leurs ventes se volatiliser depuis le début de la pandémie. Portrait d’une industrie en pleine turbulence et impatiente de redécoller.

par Dominique La Haye / Collaboration spéciale

La période estivale et la campagne de vaccination redonnent un peu de carburant aux agences de voyages qui ont vu leurs ventes se volatiliser depuis le début de la pandémie. Portrait d’une industrie en pleine turbulence et impatiente de redécoller.

« On a tellement eu d’épisodes de hauts et de bas », s’exclame, au bout du fil, la copropriétaire de l’agence gatinoise Club Voyages Guertin, Johanne Mondor.

Après avoir connu un léger regain des ventes au début de l’été, entre autres, pour les forfaits vacances prévus pour l’hiver prochain, voilà que c’est le retour au calme au sein de son agence.

Selon Mme Mondor, l’avertissement émis par le gouvernement fédéral d’éviter tout voyage non essentiel, jumelé à l’obligation pour les voyageurs canadiens de débourser des centaines de dollars pour obtenir un test PCR de dépistage de la COVID-19 à leur retour au pays, contribuent à mettre du plomb dans l’aile de l’industrie.

« Je pense que si le gouvernement enlevait ça, ça repartirait. On serait occupé et il faudrait même rappeler des employés », plaide la copropriétaire qui a dû réduire de moitié son personnel, le faisant passer de 13 à six employés, en plus de diminuer considérablement ses heures d’ouverture depuis le début de la pandémie.

Gruger dans ses économies

Le propriétaire de l’agence Voyages Rockland Travel, Mario Poulin, se réjouit pour sa part d’une reprise modeste de ses activités durant l’été. Il faut dire que son entreprise a vu ses ventes baisser de 100 %, dit-il, lors de la dernière année financière.

« En ce moment, c’est très encourageant. Il y a une reprise, lente, mais il y a une reprise », constate-t-il.

L’entreprise située dans le secteur Orléans à Ottawa, en service depuis 1979, se spécialise dans les voyages de groupe pour les personnes retraitées. Cet été, l’agence a vendu plusieurs forfaits de groupe au Québec, en Ontario et dans les Maritimes. La vaccination était un prérequis et le nombre de passagers à bord des autobus a été réduit afin de maintenir une distanciation physique.

Malgré cette reprise des activités, M. Poulin appréhende néanmoins le retour de jours plus sombres, lorsque la saison touristique tirera à sa fin vers la mi-octobre.

« C’est là où on va tomber dans un point mort. Ce ne sera pas facile de passer au travers de l’hiver avec cette pandémie », s’inquiète-t-il.

« Les retraités ne sont pas très enchantés de sortir l’hiver dans des endroits où il y a de la glace, de la neige et du verglas, fait-il valoir. Et pour eux, aller s’asseoir les deux pieds dans le sable pendant deux semaines à Varadero ou en République dominicaine, ça ne les intéressent plus. Ce sont des gens qui cherchent des vacances, où il fait beau, mais dans des circuits où il y a des choses à découvrir », poursuit M. Poulin.

Le Portugal, l’Espagne et le Maroc font partie des destinations prisées par sa clientèle. Toutefois, l’avertissement émis par le gouvernement fédéral d’éviter tout voyage non essentiel en décourage plus d’un.

« Donc les gens n’osent pas s’embarquer làdedans, lance-t-il. J’ai un voyage au Costa Rica planifié pour l’été prochain, ça se vend, mais ce n’est pas fort. Il n’est même pas confirmé. »

« Les croisières, c’est pareil. Chaque année, j’ai une croisière à la fin du mois de janvier qui est toujours complète. Et là, cette année les gens ne réservent pas, car les croisiéristes imposent des restrictions assez sévères quant aux vaccins », ajoute-t-il.

La pandémie a aussi forcé les agences de voyages à gruger dans leurs économies, malgré une aide financière d’Ottawa, et à faire preuve de créativité.

« C’est tout notre petit coussin qui est en train d’y passer », précise Mme Mondor, qui reste tout de même confiante que son entreprise en service depuis 60 ans, et dont elle a repris les rênes il y a une vingtaine d’années, réussira à passer au travers de la pandémie.

Club Voyages Guertin a d’ailleurs remporté un concours lui permettant de diffuser gratuitement sur Facebook des publicités normalement payantes, ce qui a permis à l’agence de faire valoir ses forfaits vacances pour l’année 2022-2023.

Des séances d’information ont aussi été organisées sur des plateformes telles que Zoom.

« Il y avait beaucoup de clients qui y participaient. On était surpris ! On a eu près de 200 personnes », affirme Mme Mondor.

Pour encourager sa clientèle à planifier des voyages, M. Poulin a quant à lui mis en place une politique de remboursement dans l’éventualité où une province émettrait un avis d’interdiction de voyager et forcerait l’annulation tardive d’un forfait.

AFFAIRES

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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