Les aînés francophones sont plus pauvres

Si la situation financière des aînés canadiens était précaire, la Covid n’a rien fait pour améliorer les choses. Alors que les fermetures d’usines ont provoqué des pénuries créant une rareté de biens et une hausse subséquente des prix, il reste que l’écart entre les revenus des aînés francophones et anglophones se creuse. « Notre Livre blanc déposé en 2019 parle d’un écart de 4 685$ en Ontario, et de près du double à l’échelle canadienne » indique le nouveau directeur général de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), Michel Tremblay. « Une situation qui s’explique en partie par la nature même des emplois des francophones vs ceux des anglophones durant la vie active », croit-il. Les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes. Or, jusqu’au début des années ’70, il était peu commun pour une femme d’avoir un emploi, la plupart étaient ménagères à la maison. « Leur potentiel de gains de retraite était donc plus limité. Même lorsqu’elles accédaient à un emploi, c’était souvent mal payé », souligne M. Tremblay.

Un changement?

Or, l’arrivée des baby-boomers a changé la donne: l’émancipation des femmes leur a permis d’embrasser des professions libérales plus lucratives et elles sont nombreuses à avoir réussi en affaires. « Au cours de la prochaine année, nous avons l’intention de travailler à différentes tables avec des partenaires pour lancer des initiatives, particulièrement dans les régions plus rurales où l’écart est important. On peut penser entre autres à des modèles de logement alternatifs à l’institutionnalisation en maison de retraite ou de soins de longue durée. » Pour y arriver, l’organisme espère la participation de bailleurs de fonds qui pourront participer au financement de projets. Surveillez le site farfo.ca pour en savoir plus lorsque les nouvelles initiatives seront lancées.

« Il reste quand même du travail à faire pour combler l’écart entre les revenus de retraite des francophones et des anglophones », estime M. Tremblay.