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Travailler en français, mission impossible?

Le Canada courtise les francophones de plusieurs pays afin de contrer la pénurie d’employés dans plusieurs secteurs de l’économie. Or, à leur arrivée, le rêve de trouver un emploi et commencer une nouvelle vie semble avoir peu de chance de se concrétiser, selon une étude récente de l’Université d’Ottawa.

L’insertion professionnelle décrit le fait de pouvoir trouver un emploi en lien direct avec sa formation. Selon la professeure et titulaire de la Chaire de recherche sur l’immigration et les communautés franco-ontariennes, Luisa Veronis, les immigrants qui ne parlent pas l’anglais ont peu de chance de trouver un emploi dans leur domaine. « Quant à ceux qui ont la bonne fortune d’être bilingue », dit-elle, « le constat est qu’on leur offrira un échelon bien inférieur à celui qu’ils ont atteint dans leur pays. »

Le facteur Covid

À une démarche déjà difficile s’ajoutent les contraintes de travail occasionnées par la pandémie. « Pour plusieurs nouveaux arrivants, le confinement a réduit presque à néant leurs chances de développer un réseau de contacts permettant de se familiariser avec les moeurs canadiennes et faciliter leurs recherches d’emplois », indique la professeure. Or, il est souvent bien difficile d’avouer à ses proches que la vie au Canada n’est pas le rêve anticipé. Certains entretiennent une illusion auprès de leur famille, et beaucoup d’entre eux en sont réduits à retourner aux études pour obtenir un diplôme canadien, ou acceptent des emplois peu rémunérés pour pouvoir survivre.

« Les personnes immigrantes peuvent être portées à faire des parallèles avec leur pays d’origine, mais de façon générale, ils affirment beaucoup aimer vivre à Ottawa-Gatineau », dit-elle.

Prise de conscience

Évidemment, Mme Veronis reconnaît que plusieurs facteurs peuvent rendre un employeur réticent à embaucher un immigrant. «Il y a du travail à faire auprès des employeurs, qui feront d’ailleurs l’objet d’une étude à ce sujet d’ici décembre. Entre temps, il y a lieu de faire valoir les nombreux avantages qu’ils ont à embaucher un travailleur immigrant francophone », estime Mme Veronis.

FIÈREMENT FRANCO

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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