Une app pour protéger vos droits linguistiques

François Larocque n’hésite pas: lorsqu’il constate que ses droits de francophone sont bafoués, il porte plainte. Au bout d’un moment, ce titulaire de la Chaire de recherche sur le monde francophone, Droits et enjeux linguistiques à l’Université d’Ottawa a eu l’idée de regrouper toutes ses données pour porter plainte sur un seul guichet. En 2019, le site web planctus.ca voyait le jour.

« On dit que c’est une application, mais c’est davantage un site web conçu pour être consulté avec un appareil mobile », précise-t-il. Son but est simple : « Planctus se veut une source d’information facilement accessible par tous les Canadiens pour faire connaître et reconnaître leurs droits linguistiques. Plusieurs provinces et territoires ont des politiques qui leurs sont propres et notre plateforme les prend en charge », dit-il. Le second objectif est de rediriger le plaignant vers le bon bureau de traitement de plaintes, comme entre autres l’ombudsman en Ontario et le Commissariat aux langues officielles du Canada. Un arrimage avec l’Office de la langue française au Québec est également en cours de réalisation.

Simple

Planctus était un terme en vogue au Moyen-Âge pour décrire une complainte. Est-ce que le fait de se plaindre porte réellement fruit? L’avocat de formation est formel: « Absolument! Un bon exemple est la Ville d’Ottawa, qui corrige souvent en une ou deux semaines seulement un mauvais affichage. Souvent, une équipe est dédiée aux plaintes au sein des organismes et ils sont reconnaissants qu’on attire leur attention sur une faute de français, ou un affichage qui ne respecte pas les consignes linguistiques. » On peut s’informer au planctus.ca.

C’est à l’image du site. Au premier abord, les notions de droit peuvent être rebutantes, c’est pourquoi nous nous efforçons de simplifier les démarches et les informations relatives à vos droits linguistiques. Si c’est trop long ou compliqué, le plaignant perd l’initiative et passe à autre chose. Avec Planctus, il peut formuler sa plainte sur-le-champ en 2 ou 3 minutes », assure-t-il.