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DES RECRUES QUI NE MARQUENT PAS DE BUTS!

SYLVAIN ST-LAURENT sstlaurent@ledroit.com

Avant même l’ouverture des camps d’entraînement, deux Québécois ont appris qu’ils patineront à temps plein sur les patinoires de la Ligue nationale de hockey, cet hiver.

Jonathan Deschamps et Julien Fournier ne seront pas dans la course pour l’obtention du trophée Calder.

En fait, pour connaître une bonne saison, ils devront essayer de ne jamais se retrouver dans les faits saillants de la semaine.

Les meilleurs juges de lignes sont ceux qu’on ne remarque jamais sur la patinoire.

«Quand tu t’améliores, toutes les décisions que tu prends viennent naturellement», expliquait Fournier, dans une conversation téléphonique, plus tôt, cette semaine.

Deschamps, qui est originaire de la Mauricie, fera le saut directement dans la LNH.

Fournier, un jeune homme de l’Outaouais, a passé les dernières années à gravir patiemment les échelons. Il est passé de l’ECHL à la Ligue américaine, avant de prendre de plus en plus de place dans la LNH.

«Quand je commençais, j’étais très conscient que je fréquentais les meilleurs joueurs au monde. Ça m’apportait tout le temps un stress supplémentaire. Maintenant, je comprends davantage qui est Julien Fournier, sur la glace. Tu sais, les arbitres ont différentes personnalités, quand ils sont sur la glace. Certains parlent plus que d’autres. Au fil du temps, j’ai appris à me trouver. Je sais qui je suis. Je sais ce que je peux apporter.»

«Tout me vient plus naturellement. Je suis moins anxieux sur certaines choses. Ça me stresse moins de côtoyer Nathan MacKinnon et Sidney Crosby. À force de côtoyer des superstars, on s’y fait.»

Un troisième juge de lignes francophone fera également ses débuts dans la LNH, cette saison. Il s’agit d’un «cousin» acadien de Bouctouche, Jesse Marquis.

STYLE DE VIE

«La LNH a procédé à une grande vague d’embauches, quand elle a délaissé le système à trois officiels pour adopter le système à quatre officiels. Les gens qui ont été embauchés durant cette période arrivent à l’âge de la retraite. Ça crée de belles opportunités. Il y a beaucoup de promotions. Il y a beaucoup de nouveaux visages dans notre profession», explique Julien Fournier.

Passer des ligues mineures à la LNH, ça en change pas le monde. Mais ça change le style de vie d’un jeune homme.

«Travailler à Wilkes-Barre et travailler à New York City, ce n’est pas la même affaire, rit Fournier. Disons que les restos sont meilleurs. Les hôtels sont meilleurs. Il y a plus de confort. C’est certain que ça fait une différence.»

Avant de se lancer à fond dans l’arbitrage, Fournier avait pris le temps de compléter sa formation à l’École nationale de police du Québec. Une carrière dans les forces de l’ordre, c’était un beau plan B.

«Ce milieu me passionne toujours. J’ai dîné, cette année, avec mes anciens camarades de classe, à Nicolet. Ils me parlaient de leur quotidien. J’adore parler de ça. Je continue de suivre l’actualité policière.

Mais je commence à réaliser que je n’aurai jamais la chance de faire des quarts de travail en patrouille.»

Fournier espère maintenant que d’autres jeunes hommes - et femmes - du Québec oseront l’imiter en enfilant des chandails zébrés.

Il se désole d’apprendre qu’une pénurie d’arbitres cause des maux de tête aux dirigeants du hockey mineur québécois.

«Si mon histoire peut en inspirer d’autres, tant mieux. C’est tellement une belle profession!»

MAG SPORTS

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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