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EST-CE QUE LES PORTES DU TEMPLE S’OUVRIRONT UN JOUR POUR ELI MANNING?

MATTHEW VACHON matthew.vachon@lenouvelliste.qc.ca

Dimanche, dans le cadre de leur affrontement face aux Falcons d’Atlanta, les Giants de New York honoreront l’un des grands joueurs de leur franchise, le quartarrière Eli Manning, en retirant son célèbre numéro 10 à tout jamais.

Véritable pilier des G-Men au cours de sa carrière de 16 ans dans la NFL, Eli Manning a su marquer l’histoire de son sport avec ses deux victoires du Super Bowl au terme des saisons 2007 et 2011, chaque fois contre Tom Brady et les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Nommé joueur le plus utile de ces rencontres, Manning est passé à la postérité grâce à ces matchs uniques où il a élevé son jeu d’un cran.

Dans le coeur des amateurs des Giants, il ne fait aucun doute qu’Eli en a assez fait pour rejoindre son aîné Peyton à Canton en Ohio au Temple de la renommée du football. Il y a cependant lieu de se demander s’il a vraiment sa place parmi les immortels de son sport.

Tout premier choix du repêchage 2001 de la NFL par Chargers de San Diego, Manning n’a jamais porté les couleurs de cette équipe, refusant de se rapporter à celle-ci. Il sera un peu plus échangé à New York contre Philip Rivers et d’autres choix. Après une première année où il a partagé les responsabilités avec le membre du Temple de la renommée, Kurt Warner, Manning a réussi à s’emparer du poste de partant, position qu’il a conservée jusqu’en 2019 avant d’être remplacé par Daniel Jones.

Au moment d’écrire ces lignes, Manning présente le 7e plus haut total de verges par la passe, soit 57 023, ainsi que la 9e meilleure récolte de passes de touchés (366). Il a également décoché sa part d’interceptions avec 244, un nombre similaire à ceux de son frère Peyton et de Drew Brees, mais avec 30 et 51 matchs disputés de moins respectivement.

LA KRYPTONITE DE BRADY

S’il y en a bien un dont l’entrée à Canton ne fait aucun doute, c’est celle de Tom Brady. Avec ses sept bagues de championnat, sa pléiade de records et sa longévité, Brady est sans contredit l’un des plus grands de tous les temps. N’eût été la présence d’Eli Manning, le palmarès de Brady serait encore plus reluisant aujourd’hui, car il aurait assurément deux conquêtes supplémentaires du Super Bowl à son actif.

Depuis le début de la carrière de Brady, Manning demeure l’un des seuls à pouvoir se vanter d’avoir eu le meilleur. Il présente une fiche gagnante de trois victoires et deux défaites face à celui-ci. Il est d’ailleurs l’unique personne à ce jour à pouvoir se targuer de l’avoir vaincu à deux reprises dans une rencontre du Super Bowl. Il a été nommé le joueur le plus utile du match chaque fois. L’une de ses victoires a notamment privé les Patriots de la Nouvelle-Angleterre d’une saison parfaite de 19 gains consécutifs, de quoi rendre le tout savoureux au possible.

Difficile de le discréditer pour de tels exploits. Manning se fait d’ailleurs un malin plaisir de le rappeler à la planète football quand une occasion se présente. Qui peut lui en vouloir de ramener ça sur le tapis?

DES ANNÉES DIFFICILES POUR FINIR

Si l’étoile de Manning a quelque peu pâli lors des dernières années, c’est en raison des grandes difficultés éprouvées par New York depuis la saison 2013. En effet, à l’exception de la campagne 2016 où ils ont présenté un rendement de 11-5, les Giants, plongés au coeur d’une perpétuelle reconstruction, ont affiché une fiche perdante. Celui que l’on surnomme «Penguin Boy» n’a pas été atroce durant cette période difficile de l’histoire de son équipe, mais en raison de la faiblesse générale du club, il n’était plus en mesure de le faire gagner aussi régulièrement. C’est donc pour cette raison qu’il a accroché ses crampons avec une fiche pas tout à fait reluisante de 117 victoires et 117 défaites.

Dans l’histoire des Giants, équipe fondée en 1925, aucun autre quartarrière n’a été aussi important que Manning. À en croire ceux qui ont eu la chance de le côtoyer de près ou de loin dans l’entourage de la formation new-yorkaise, il s’est avéré un meneur extraordinaire et un exemple à suivre au cours de ses 16 années dans la NFL. Il a été en mesure de réaliser 27 retours de l’arrière pour gagner en plus d’orchestrer 37 séquences offensives victorieuses, ce qui lui vaut le 11e rang de l’histoire de la NFL à ce chapitre. Sa capacité à demeurer calme et à livrer de bonnes performances lors des moments importants fait partie de ses grandes qualités. Ses deux conquêtes du Super Bowl, survenues à la suite de matchs âprement disputés, en sont l’épitomé.

En résumé, il semble que Manning a ce qu’il faut pour devenir un immortel. Non, il n’est pas aussi bon que son légendaire frère Peyton et il n’a pas été le meilleur pivot de sa génération. Cependant, ce qu’il a accompli pour les Giants et la NFL va au-delà des statistiques. Sa place au Temple de la renommée du football, il l’a méritée. Il faudra toutefois attendre à 2025 au minimum afin de savoir si les portes de Canton s’ouvriront à lui puisque le numéro 10 des Giants n’y sera pas admissible avant.

MAG SPORTS

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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