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Heureux loin du terrain de football

MARTIN COMTOIS mcomtois@ledroit.com

Brad Sinopoli s’amuse dans son bateau de pêche sur les rivières Rideau, Mississippi et Madawaska. Jean-Philippe Bolduc, lui, se plaît à acheter et vendre du bois d’oeuvre pour un grossiste de Pointe-Claire.

Ces deux anciens joueurs font partie des nombreux jeunes retraités chez le Rouge et Noir. Le plaqueur Ettore Lattanzio (30 ans) et le centre Alex Mateas (30 ans) ont aussi décidé de remiser leur équipement dans les semaines qui ont précédé la nouvelle saison de la Ligue canadienne de football (LCF) au milieu de l’été.

Tous auraient pu facilement disputer deux ou trois années supplémentaires.

Leur départ a surpris les amateurs. Certains espèrent un retour au jeu. Surtout qu’ils ont pu croiser Bolduc (30 ans) et Sinopoli (33 ans) à la Place TD dans les dernières semaines.

Le premier a notamment assisté au match entre les Alouettes de Montréal et le Rouge et Noir.

«Pendant les dix premières minutes, je me suis demandé si j’avais bien fait d’arrêter de jouer», relate Bolduc, qui a été un rouage important des unités spéciales pendant quatre ans à Ottawa.

«Puis quand j’ai vu les gars se foncer dedans, je ne me posais plus de question. Je les trouvais braves. Et j’avais de la misère à croire que j’ai fait ça pendant quatre à cinq ans pour gagner ma vie!»

Sinopoli tenait le même discours, mercredi, avant le plus récent match du Rouge et Noir. L’organisation a honoré son ancien receveur étoile à la mi-temps pour sa brillante carrière de cinq saisons dans la capitale.

«Je comprends exactement ce que JP a ressenti. Lors de la première partie locale, j’étais sur les lignes de côté. La prochaine chose que je sais, je vois mon ancien coéquipier Dominique Rhymes se tordre de douleur au sol. Il venait de se blesser.»

Et Sinopoli a été clair. Le football, c’est terminé.

Un message qui semble avoir été saisi en coulisse à travers le circuit Ambrosie. Aucune équipe n’a tenté de le convaincre de revenir au jeu.

«Je pense qu’ils savent que j’ai pris un peu de poids», lance-t-il à la blague.

Le double gagnant du titre de meilleur joueur canadien dans la LCF avait surpris au milieu de l’été en annonçant sa retraite. Il avait alors expliqué vouloir s’adonner à son autre passion, la pêche.

Ce dernier est devenu guide spécialisé dans le maskinongé. «C’est comme une carrière au football. Ça se bâtit au fil du temps, une étape à la fois. Tu dois faire tes preuves», explique-t-il quand on lui demande comment vont les affaires.

L’ancien numéro 88 occupe aussi un rôle d’ambassadeur chez le Rouge et Noir. Et cet hiver, il travaillera dans un centre de conditionnement physique auprès d’athlètes.

Quant à Bolduc, il se dit lui aussi «en paix avec sa décision».

Même si des équipes lui ont fait de l’oeil dans les dernières semaines. «Maintenant que je suis à la retraite, on me court après tout d’un coup», lance-t-il en riant.

Sur un ton plus sérieux, le demi défensif québécois dit se plaire dans son rôle de négociant en bois d’oeuvre chez Boscus Canada. Un poste qu’il a déniché peu de temps après que la LCF eut annulé sa saison 2020 en raison de la pandémie. Parmi ses clients, il y a les promoteurs du nouveau vélodrome à Bromont.

«Plus le temps a avancé, plus j’ai aimé cet emploi, plus je me suis trouvé pas pire là-dedans», dit-il de sa nouvelle carrière.

La décision de délaisser le football a été facile à prendre à l’approche des camps d’entraînement.

«L’autre chose, et je vais être honnête, je n’étais pas en forme», confie Bolduc, qui reste quand même très actif.

Une équipe de flag football dans la région de Montréal l’a recrutée. Son quart-arrière est un ancien joueur des Gee Gees d’Ottawa au début des années 1990, Richard Dufour.

«C’est encore tout un quart. Je pense qu’il a trouvé la fontaine de jouvence», clame Jean-Philippe Bolduc.

MAG SPORTS

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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