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L’ÉQUILIBRE ALIMENTAIRE SOUS LA LOUPE

ISABELLE GAGNON isabelle.gagnon@cn2i.ca | Collaboration spéciale

Depuis quelques semaines, visiblement l’effet postpandémie reprend tout son sens! La circulation automobile est de retour et se veut passablement dense partout sur les routes du Québec. Les élèves de tous les niveaux fréquentent à nouveau le milieu scolaire à temps plein. Socialement, on peut revoir la parenté et les amis de façon presque normale, ce qui fait un bien énorme!

Certaines sphères de notre quotidien se sont vues transformées, modifiées, peut-être même améliorées dans certains cas. Entre autres, l’alimentation a suscité de multiples échanges. Il y a eu notamment déferlement de partage de recettes culinaires sur les réseaux sociaux!

Plusieurs constats significatifs ont émergé d’études québécoises et canadiennes pour mesurer l’impact des changements dans nos routines alimentaires suite à cette pandémie. Le confinement causé par la COVID-19 n’aurait pas créé l’abandon des bonnes habitudes alimentaires chez les Québécois d’après une étude réalisée par des chercheurs de l’Université Laval. Des bénéfices et une amélioration de la qualité de l’alimentation auraient plutôt été observés chez plusieurs personnes. Cette amélioration de la qualité des aliments consommés pourrait être expliquée par le fait que cuisiner et manger à la maison permettraient un meilleur contrôle de la quantité de sodium, de sucre et des lipides ingérés.

D’autres études démontrent une hausse de l’intérêt chez les jeunes et chez les hommes à cuisiner. Les Babyboomers seraient de ceux qui compteraient le plus de nouvelles recettes à leur palmarès! Quant aux 40-45 ans, ils auraient cuisiné plus que jamais comparativement à l’avant-pandémie.

Avec l’école à la maison, le travail en virtuel, le temps passé dans les maisonnées a connu une fluctuation grandissante, créant un bon changement dans nos habitudes de vie. Pas surprenant que l’alimentation est devenue le sujet de l’heure dans les familles québécoises et canadiennes! En contrepartie, les soirées entre amis ou avec la parenté se sont vues plus rares.

Autre fait concluant : l’équilibre budgétaire pour une famille à revenu moyen alloué à l’épicerie, a oscillé entre l’achat d’aliments non périssables en grande quantité et moins onéreux et des produits frais locaux légèrement plus dispendieux. La population aurait visité plus fréquemment le supermarché du coin afin de se procurer des aliments frais impliquant une planification plus précise des repas et un meilleur respect de la liste d’épicerie préétablie. La perte et le gaspillage des aliments se retrouvant dans nos garde-manger et frigos ont connu une nette diminution. Les gens ont pris goût au jardinage de leurs propres légumes, soit dans la cour arrière ou dans les jardins communautaires. La consommation en aliments au sein des entreprises du Québec a aussi connu un succès grandissant.

En plus de cuisiner, d’autres actions positives furent léguées parallèlement avec nos habitudes alimentaires. Par exemple, prendre le temps de manger ensemble pour resserrer les liens familiaux et amicaux, déguster chaque aliment pour favoriser une meilleure digestion ou consommer des collations santé entre les repas procurant ainsi une énergie constante.

Malgré toutes ces constatations encourageantes, un des aspects touchant les habitudes de vie n’a pas automatiquement connu ce même essor. L’activité physique et la vie active entre autres ont connu une baisse. Le fait de travailler et d’étudier à la maison a amené les gens à être physiquement moins actifs. L’interdiction de pratiquer les loisirs et certains sports en groupe n’a certes pas aidé à maintenir la motivation à bouger. Dans certains milieux, la combinaison de mauvais choix alimentaires et d’un mode de vie plutôt sédentaire, a amené à une prise de poids ou une détérioration de la condition physique encore plus marquante.

Par curiosité, j’ai consulté des spécialistes du milieu du sport et de la santé afin de recueillir leurs observations sur terrain, en lien avec la combinaison sport-nutrition. Comment peut-on corriger le tir?

Pour Michaël Chagnon, kinésiologue et préparateur physique chez F.R.R.A.P À Trois-Rivières, son message se veut simple et très applicable. Pour maintenir une bonne énergie à l’entraînement et pour être fonctionnelle au quotidien, la notion de variété d’aliments prend tout son sens. Les gens consomment trop souvent les neuf mêmes aliments chaque semaine. Pour aider à diversifier ses choix, il propose d’essayer un nouvel aliment lors de chaque épicerie. Il s’appuie également sur la notion d’avoir du plaisir à manger, que la perfection en alimentation ne devrait pas exister! Selon lui, si l’on mange bien 80% du temps, on apporte à notre corps les éléments nutritionnels essentiels pour être en santé. À chaque repas, on devrait retrouver couleurs variées dans l’assiette, en plus de la répartir selon les portions suivantes : ½ de légumes, 1/3 de protéines et de 1/3 de féculents.

Pour la nutritionniste Josiane Tanguay, cette pandémie a tout de même laissé des traces. Avec une pause sur plusieurs sphères et piliers de notre vie (loisirs, vie sociale, sports, compétition), les gens ont perdu leurs points de repère déterminants. Le quotidien a été chamboulé, altérant notre alimentation familière et réconfortante. Elle observe pour certains que le stress engendré durant la pandémie et au retour à une vie plus normale a créé une pression importante. Les réactions furent multiples! Certaines personnes ont accru leur contrôle sur ce qu’ils consomment en se restreignant, un comportement malsain. Pour d’autres, ils ont trouvé refuge et réconfort dans cette surconsommation alimentaire. Josiane Tanguay utilise quelques concepts fort intéressants pour redresser la situation :

1. Être indulgent envers soi-même et de ne pas viser la perfection 2. Prendre le temps de planifier les menus pour de meilleurs choix à l’épicerie 3. Cuisiner de façon réaliste sans trop s’emballer en ayant du plaisir

4. Accepter que l’on ait pu dévier ces derniers mois de ce qui était selon nous, «l’idéal» en terme d’alimentation 5. Absolument éviter les diètes, les choix extrêmes et rigides et se permettre les aliments d’exception à l’occasion.

J’espère que ces pistes de solution pourront vous aider.

Dans le fond, il faut apprendre de ces habitudes qui se sont hissées dans nos vise au cours de la pandémie! Donnons-nous du temps, soyons indulgents envers nousmêmes pour bien prendre soin de notre santé pendant longtemps!

Le confinement causé par la COVID-19 n’aurait pas créé l’abandon des bonnes habitudes alimentaires chez les Québécois d’après une étude réalisée par des chercheurs de l’université Laval.

MAG SPORTS

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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