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LE TAUX D’INOCCUPATION DES BUREAUX ATTEINT UN SOMMET DEPUIS 1994

IAN BICKIS

Le taux d’inoccupation des bureaux au pays a atteint au troisième trimestre son plus haut niveau depuis 1994, de nouvelles offres continuant à se présenter sur le marché alors que la quatrième vague de contaminations à la COVID-19 ralentit le retour au bureau, selon le plus récent rapport du groupe CBRE.

La société de services immobiliers commerciaux a indiqué jeudi que le taux d’inoccupation des bureaux au pays avait atteint 15,7% au troisième trimestre, alors qu’il avait été de 15,3% au trimestre précédent.

«Nous espérions vraiment voir une plus grande impression de normalité en septembre, et malheureusement, cela a simplement été retardé ou reporté», a observé le vice-président de CBRE au Canada, Paul Morassutti.

Il a cependant souligné que le marché montrait des signes de résilience malgré les pressions, notant que les prix étaient restés assez stables grâce aux propriétaires institutionnels qui sont prêts à patienter pendant une baisse probablement temporaire.

«Je pense que tout le monde doit arrêter de s’accrocher, respirer profondément et se rendre compte que le marché des bureaux ne va pas disparaître.»

En outre, un moins grand nombre d’entreprises cherchent à sous-louer leur espace, a-t-il poursuivi, puisqu’elles anticipent un éventuel retour au bureau, tandis que de nombreuses entreprises reportent les décisions sur la superficie dont elles ont besoin jusqu’au renouvellement de leur bail.

«Ce que nous constatons actuellement auprès des locataires, c’est que la plupart du temps, personne ne prend de décision importante. (Les entreprises) se concentrent d’abord sur un programme de retour au travail et sur la forme que cela peut prendre», a affirmé M. Morassutti.

INCERTITUDE

Même si la plupart des entreprises n’ont pas pris de décisions fermes sur l’impact du télétravail sur la demande future de bureaux, M. Morassutti juge que l’incertitude qui entoure ce sujet est probablement la principale raison expliquant que les institutions n’ont acheté aucun immeuble de bureaux au Canada ces deux dernières années.

Le marché des bureaux devra également voir une demande accrue pour absorber toute l’offre se présentant sur le marché, qui a été stimulée par la faiblesse des taux d’inoccupation avant la pandémie et qui est difficile à arrêter une fois que la construction a démarré.

Il y avait environ 1,6 million de mètres carrés (17,3 millions de pieds carrés) d’espaces de bureaux en construction au troisième trimestre, en plus des

quelque 7 millions de mètres carrés (75,5 millions de pieds carrés) d’espaces directs et sousloués déjà disponibles. Plus de la moitié de cette construction se concentrait au centre-ville de Toronto.

DEMANDE TECHNOLOGIQUE

Selon M. Morassutti, les entreprises technologiques seront essentielles pour créer cette demande.

«Je pense que la demande technologique va continuer d’être un énorme moteur pour les nouveaux espaces de bureau, c’est pourquoi je ne crois pas que le problème du travail à distance soit un problème aussi important que certains voudraient le faire croire.»

Il a ajouté qu’il n’y avait déjà pas beaucoup d’options pour les entreprises qui souhaitent de grands espaces, alors que le taux d’inoccupation du centre-ville de Toronto a en fait diminué de 10 points de base pour atteindre 9,9% au troisième trimestre.

En tenant compte des marchés des banlieues, le taux d’inoccupation de Toronto était de 13,7% au plus récent trimestre, tandis que celui de Vancouver était de 7,4%. Le taux d’inoccupation de Montréal se situait à 14,7%, et celui de Calgary, où les sociétés pétrolières et gazières réduisent leur taille depuis des années, atteignait 30,1%.

Le portrait est assez différent pour le secteur industriel, où la proportion d’espaces vacants est faible, alors que la demande pour l’espace de distribution et de logistique reste à un niveau record.

Selon CBRE, le taux de disponibilité national des locaux industriels était de 2% au cours du trimestre, tandis que plusieurs marchés, dont ceux de Vancouver, de London, de la région de Waterloo et de Toronto, ont des taux de disponibilité inférieurs à 1%. Montréal n’est pas loin derrière avec un taux de disponibilité d’à peine 1,2%.

CONTRAINTES

Le secteur est restreint dans sa capacité de construire en raison d’une pénurie de terrains et de lois de zonage difficiles, et le Canada pourrait commencer à voir des entrepôts à plusieurs étages pour pallier cette situation, a estimé M. Morassutti.

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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