Des élections inutiles ?

Il y a une étrange unanimité pour déclarer inutiles les dernières élections fédérales. Ce fut pourtant l’occasion de jauger l’opinion publique sur ce que doit être l’engagement d’un gouvernement responsable en contexte de crise environnemental. La question de la lutte aux changements climatiques, problème planétaire numéro un, fut abordée de façon différente par les différents partis, dont une action libérale tendant à verdir le pays encore un peu plus et le statu quo conservateur. Un tel choix est en luimême dramatique. En terme absolu, cela revient à poser la fameuse question : être ou ne pas être. La majorité des Canadien(ne)s, le vote populaire, s’est exprimée pour le statu quo ? Attention, ce qui paraît raisonnable aujourd’hui apparaîtra peut-être comme suicidaire dans quatre ans. Tout va si vite... Quoi qu’il en soit, il est déplorable qu’au Québec une pensée progressiste de survie ait été occultée par le nationalisme. Heurté par l’arrogance d’une journaliste anglophone, le bon peuple québécois s’est cambré. Or, la susceptibilité est une bien mauvaise muse. Les Québécois(e)s ont prioritairement exigé le respect de leur identité. Cette irritabilité et le « respectez-nous » qui vient avec, ressemblent à une protestation de musulman. Un peu de pragmatisme, sort humain. La maison brûle.

Daniel E. Gendron, Sherbrooke