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Des solutions envisageables

ÉMILIE PELLETIER epelletier@ledroit.com Initiative de journalisme local AGENCE FRANCE-PRESSE

TORONTO — Des bureaux de santé publique de l’Ontario offrent des options pour améliorer l’expérience de vaccination contre la COVID-19 des personnes aux prises avec la phobie des vaccins et des installations médicales.

Depuis le début de la campagne de vaccination contre la COVID-19, Santé publique Ottawa (SPO) offre aux personnes atteintes d’anxiété liée à la vaccination et aux soins de santé de remplir un formulaire pour établir leurs besoins d’accommodements.

«Certains ont de la difficulté à aller dans des endroits où il y a beaucoup de gens, où ça parle fort, certains ont des restrictions de mobilité physique. il y a une multitude d’accommodements que les gens peuvent demander», affirme la gestionnaire en immunisation à SPO, Marie-Claude Turcotte.

Elle souligne avoir remarqué une hausse de ces demandes lorsque l’immunisation des 12 à 17 ans a été déclenchée, «mais ça ne veut pas dire que les adultes ne peuvent pas avoir peur».

«On offre des salles plus grandes et privées, et on permet l’accueil d’accompagnateurs. On peut donner l’injection couché, pour ceux qui se sentent étourdis, les gens peuvent écouter de la musique… Toutes sortes de trucs que nos infirmières peuvent mettre en place.»

Mais pour Anda Costa, une Ottavienne dont la peur des aiguilles l’a fait hésiter de se faire vacciner contre la COVID-19 pendant plusieurs mois, ça n’a pas été si simple d’avoir accès à ce genre d’accommodements.

«Je n’avais pas entendu parler de ça en avance. Quand je suis arrivée, c’était une clinique de vaccination de masse, mais il n’y avait pas beaucoup de gens. Quand j’ai rencontré l’infirmière, elle m’a amenée à un petit cubicule, et j’avais quelqu’un présent pour me soutenir. (...) Mais je n’étais pas certaine à quoi j’avais droit.»

La jeune femme souligne d’ailleurs que si on lui avait offert des options pour s’adapter à ses besoins, ça l’aurait aidée à prendre une décision plus tôt. «Ce n’est pas vraiment divulgué à l’avance, ce n’est pas publicisé. On nous dit d’aller se faire vacciner, mais ce n’est pas vraiment dit qu’on a des options si on a peur.»

Marie-Claude Turcotte assure que SPO fait tout en son pouvoir pour soutenir les besoins de tous les membres de la population. «On veut que le plus de gens possible soient au courant, et on ne veut pas que les gens se limitent à recevoir le vaccin pour ces raisons. Notre but, c’est de rendre l’expérience la plus facile possible pour ces gens-là.»

La gestionnaire en immunisation juge que c’est un concept qui devrait être étendu à tous les bureaux de santé. «C’est sûr que ça aide. Les gens qu’on a soutenus, habituellement, sont très reconnaissants. Plus on peut étendre la stratégie, mieux c’est pour ces gens.»

PATIENCE ET EMPATHIE : DES VERTUES DE MISE

À Toronto, le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) a offert cette semaine des cliniques de vaccination contre la COVID-19 spécialisées pour les personnes aux prises avec ces phobies.

Des poufs pour s’asseoir confortablement, pas de lumières invasives, moins de chaises pouvant accueillir des gens, voilà certains des moyens simples identifiés par les experts en santé mentale pour aider les gens à se sentir mieux lors de leur vaccination.

«Des individus nous disent qu’ils se sentent entendus et compris, et qu’ils ont ressenti vivre l’expérience avec dignité. Ça ne prend pas grand chose, mais ça change tout pour certains», relate la gestionnaire des cliniques de vaccination chez CAMH, Erin Ledrew.

«Nous faisons appel au principe CARD. C pour confort, A pour ask (demander), R pour relaxer, et D pour distraire. Avec ces catégories, on ajoute l’option d’avoir une salle privée, où la personne peut s’étendre, avoir une personne de soutien présente, et faire tout ce qu’elle peut pour lui permettre de réduire l’anxiété. On sait que plusieurs personnes ont eu de mauvaises expériences dans le passé avec les vaccins ou les prises de sang, ça a un impact à long terme, et c’est une des plus grandes barrières.»

Erin Ledrew est d’avis que ce genre de stratégies pourrait permettre d’augmenter le pourcentage de la population vaccinée. «Beaucoup de gens pensent que les gens non vaccinés sont des “anti-vaccins”, mais plusieurs d’entre eux ont peur, tout simplement. C’est un privilège de voir la vague de soulagement que ressentent ces personnes après avoir réussi à obtenir leur dose. Il y a tout un impact sur leur confiance en soi.»

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2021-09-25T07:00:00.0000000Z

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